(source: L’Hétairie)
Le principe directeur des Forces Spéciales (FS) est millénaire : de petits groupes d’hommes peuvent apporter une indiscutable plus-value au système de forces classiques quand les circonstances l’imposent.
Plus que jamais facteur de puissance, les FS déterminent le rang militaire d’un pays. Or, en ce domaine, la France fait partie d’un club restreint et doit le rester. Il paraît donc déterminant que les FS soient en mesure d’affronter à la fois des défis capacitaires majeurs et le défi de l’innovation en disposant pour ce faire des meilleurs outils et d’une parfaite intégration au sein des Armées.
Au sommet de l’organisation des FS, le Commandement des opérations spéciales (COS) a récemment connu une profonde modernisation : le projet « Forces spéciales 2017 » a constitué une étape importante du cycle de transformation accélérée du COS qui doit lui permettre d’affronter les défis capacitaires stratégiques auxquels sont désormais confrontées les FS.
La modernisation du modèle COS se réalise néanmoins dans un champ budgétaire contraint et si la LPM 2019-2025 prévoit d’augmenter les moyens des FS, rien n’indique clairement qu’elle atteindra les montants nécessaires.
En outre, au delà de la seule question budgétaire les FS font face à plusieurs défis : mise en place d’une structure de gouvernance repensée, aéromobilité, alimentation de la fonction renseignement, besoin en moyens de transmission et de commandement.
Pour répondre à l’ensemble de ces défis, il est indispensable de ménager une place importante à l’innovation à des fins opérationnelles. Sur ce point, les besoins des FS sont parfois très spécifiques et une pleine prise en considération nécessiterait de modifier le cadre juridique en vigueur, voire l’organisation actuelle. Les auteurs proposent d’ailleurs un amendement qui pourrait être adopté dans le cadre de l’examen de la loi de programmation militaire 2019-2025.
En permanence sur le fil, les FS représentent finalement autant un risque qu’une opportunité pour le modèle des Armées : un risque de décrochage technologique par rapport aux forces conventionnelles, compte tenu de leur perpétuelle réforme et de leurs équipements particuliers, mais aussi une opportunité culturelle par l’esprit d’innovation qui les anime et qui pourrait irriguer la transformation du ministère des Armées voulue par la Ministre.
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