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Le SEA, Service des essences des armées, a été créé en novembre 1940 comme organisation unique d’approvisionnement en carburant des forces armées, prenant la suite du “service des essences, pétroles et huiles” instauré pendant la première guerre mondiale: particularité française à vocation traditionnellement interarmées, son efficacité est reconnue internationalement. Dans le cadre des réformes de rationalisation et d’interarmisation croissante du soutien, le SEA n’échappe pas aux différentes restructurations en cours, afin de s’adapter au nouveau contrat opérationnel des forces et à leur réorganisation: on retrouve la double dynamique commune à l’ensemble du processus de transformation des forces armées actuellement en œuvre en France, à savoir une réduction des effectifs et un recentrage sur l’opérationnel.

La fiche d’information ci-dessous présente les grandes lignes de cette nouvelle étape dans l’histoire du SEA.

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Citation Dossier SEA

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LE SERVICE DES ESSENCES DES ARMEES A L’HORIZON 2014: LE “DOUBLE-DEFI”
Franck Znaty
[email protected]

Un soutien opérationnel au plus près des forces: la création du Groupement d’Intervention Pétrolier
Dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et du Livre Blanc, un dossier sur les nouvelles réformes affectant le Service des essences des armées – le SEA – a été publié par le Ministère de la défense français en mai 2009 sous le titre “SEA 2014: le nouveau visage du Service des Essences des Armées“: l’objectif premier de ce dossier est de présenter «les principales transformations d’un service de plus en plus centré sur un soutien opérationnel toujours plus près des forces

Ces réformes du SEA “s’articulent autour du renforcement des capacités opérationnelles et de l’amélioration de l’efficacité de la chaîne fonctionnelle” et adresse le double-défi d’ “accroître les moyens de projection en personnel” tout en diminuant les effectifs. Elles passent en l’occurence par trois angles d’attaque précis :

  1. renforcer la capacité de projection
  2. construire un service pétrolier unique pour la défense
  3. faire des économies

Ainsi, en ce qui concerne la réduction des effectifs militaires du service, le SEA en 2007 était composé de 1.772 personnes, le socle opérationnel de capacité de projection immédiate comptant 550 personnes. Pour 2014, le chiffre total prévisionnel descendrait à 1.586, tandis que la capacité de projection immédiate serait accrue de 36% pour atteindre 750 personnes.

Une partie du personnel militaire, sera déployée dans une nouvelle unité, le Groupement d’Intervention Pétrolier (GIP): le GIP servira dans des missions d’opérations extérieures, intérieures ou bien encore dans le renfort de dépôt. Ses capacités, rappelle le rapport, seront « le stockage massif tout type, l’approvisionnement tout type, la distribution massive, l’intervention sur équipements pétroliers ». Le personnel du GIP, dont l’entraînement sera intensifié, sera projetable tout comme les autres membres du personnel militaire.

Source: Les Nouvelles du SEA 4/2009-1/2010 (www.defense.gouv.fr)

Source: Les Nouvelles du SEA 4/2009-1/2010 (www.defense.gouv.fr)

Optimisation fonctionnelle: restructurations et réduction des stocks stratégiques
Une des composantes importantes de la réforme est la rationalisation de la chaîne fonctionnelle avec un regroupement administratif et la fermeture de dix-huit dépôts: vont donc etre regroupées sous l’égide d’une nouvelle Direction de l’Exploitation et de la Logistique pétrolières interarmées (DELPIA) les trois directions régionales interarmées du SEA (DRISEA) Atlantique, Méditerrané et Nord-est, lesquelles vont fusionner avec l’établissement administratif et technique du SEA (EATSEA). Derriere cette fusion se trouvent trois objectifs majeurs:

  • unifier la chaîne de commandement
  • alléger l’administration
  • supprimer les doublons

En 2008, le SEA comptait sept formations administratives sur le territoire. En 2014, l’objectif est de réduire cet ensemble à quatre seulement.

Un facteur important de cette restructuration concerne également l’évolution des capacités de stockage de carburéacteur. Le SEA détermine ses besoins en stockage en fonction :

  1. « du volume de stock de crise à entretenir pour faire face à une crise d’approvisionnement »
  2. « du volume du stock outil nécessaire au fonctionnement courant »

Le gouvernement a décidé de réduire le stock de crise de 400.000 à 250.000 m³ et de fermer six bases aériennes et aéronavales. Cette évolution entraîne ainsi la fermeture de dix huit dépôts et devrait générer une économie de “46 millions d’euros en travaux de mise aux normes”.

En 2008, la capacité de stockage était de 630.000 m³ répartie dans 56 dépôts et en stockage externalisé. Pour 2014, l’objectif est de réduire ce chiffre à 439.000 m³ selon la répartition suivante : 339.000 m³ sur 38 dépôts et 100.000 m³ en stockage externalisé.

Un soutien interarmées
Ce rapport sur le “nouveau visage du SEA à l’horizon 2014” précise que les établissements du SEA seront soutenus comme toutes les autres branches de l’armée dans différents domaines tels que :

  • les achats, les finances, les marchés courants
  • le soutien de l’homme
  • la maintenance technique des matériels communs
  • les charges locales et diverses

Ce soutien sera assuré par les differents Groupements Soutien Bases de Défense (GSBDD) en cours d’instauration dans le cadre de la réforme générale des Bases de défense (BDD).

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*** Posté le 10 mars 2010