Des Américains à Rennes, chez la DGA

Par Jean-Marc Tanguy

 

Le Béarn est un radar utilisé à Biscarosse pour la trajectographie (crédit : DGA) 





Le système de visualisation en temps réel permet de fusionner les données de tous les capteurs du site de Biscarosse. (crédit : DGA)



28/09/2011 – Des Américains sont venus avant l’été sur le site de la DGA de Rennes, afin de faire expertiser des matériels militaires par des ingénieurs français. La DGA, qui a révélé l’information hier à Cazaux (Gironde), ne livre pas plus d’informations sur cette étude qui serait en lien avec le domaine très discret de la guerre électronique. Des précédents avaient déjà eu lieu, à l’époque de l’Irak, qui employait des systèmes de défense français. Il pourrait y avoir un lien avec les opérations en Libye, mais la DGA n’a pas commenté. Des Néerlandais sont également venus faire expertiser des matériels. Ces essais ont été réalisés dans le centre de Rennes, où se sont tenus récemment les universités d’été de la défense, et dont les activités sont connues mondialement dans le domaine très critique de la maîtrise de l’information. Il regroupe les compétences issues de l’ex-CELAR et du LRBA (Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques) de Vernon (Eure) en cours de fermeture. Ce centre regroupe 950 spécialistes, et génère l’équivalent de 80 MEUR de chiffre d’affaires.

Cette coopération pourrait permettre d’analyser, par exemple, la vulnérabilité de certains aéronefs à certains types de missiles : un exercice entier se déroule ainsi actuellement dans le sud-ouest français, pendant quatre semaines. Cent cinquante spécialistes de l’OTAN ont en effet élu domicile pour quatre semaines dans les Landes, à Biscarosse, dans le cadre d’une campagne d’essais de leurrage infrarouge d’avions et d’hélicoptères baptisée Enbow. La DGA a déjà organisé deux fois cette campagne, qui permet de déterminer les meilleures contre-mesures infrarouges contre ce qui est présenté comme le danger n°1 : les MANPAD (missiles portables), catégorie qui prolifère le plus. Tous les capteurs mise en œuvre sur le site de DGA Essais de missiles permettent d’observer le comportement des autodirecteurs de missiles adverses, basés au sol, et des aéronefs qui les survolent. Une fois “accrochés”, ces derniers effectuent des séquences de leurrage, et le comportement des systèmes est ensuite longuement analysé.

Pour la première fois, un avion français, en l’occurrence un Casa 212 de DGA Essais en vols, est équipé d’un MWS (missile warning system, détecteur de départ missile, fonctionnant dans l’infrarouge et l’ultraviolet) couplé à un DIRCM (direct infrared counter measure). Ce système réactif permet de détecter la phase propulsée d’un MANPADS (en général 3 secondes), de verrouiller le DIRCM sur l’autodirecteur, puis de le pousser en butée, grâce à un laser de puissance.

 

 

Pour la première fois, un avion français, en l’occurrence un Casa 212 de DGA Essais en vols, est équipé d’un MWS (missile warning system, détecteur de départ missile, fonctionnant dans l’infrarouge et l’ultraviolet) couplé à un DIRCM (direct infrared counter measure). Ce système réactif permet de détecter la phase propulsée d’un MANPADS (en général 3 secondes), de verrouiller le DIRCM sur l’autodirecteur, puis de le pousser en butée, grâce à un laser de puissance.

 

Le MWS et fourni par EADS Cassidian, et le DIRCM par Indra.