Photo : Capture d’écran

Un an et demi après l’opération visant à libérer l’agent de la DGSE otage en Somalie, Denis Allex, les shebab poursuivent leur macabre mise en scène publiant une vidéo de 36 minutes dans laquelle ils détaillent de manière inédite le déroulement de la libération de l’agent français qui a échoué. Cette vidéo disponible sur internet – que nous avons choisi de ne pas relayer ici – a d’abord été relayée sur les réseaux sociaux.

Dans un soucis du détail et un montage minutieux qui démontre l’importance accordée à cette opération pour leur propagande, les shebab livrent un témoignage d’un indicateur qui aurait travaillé pour la DGSE pour localiser Denis Allex. Cet indicateur raconte ainsi comment il aurait aidé un agent de la DGSE, le 6 janvier 2013, soit quelques jours avant le déclenchement de l’opération, à prendre des photos de la maison dans laquelle le français était détenu, après s’être infiltré en territoire somalien par voie maritime. Cet indicateur somalien explique également comment il lui a été demandé auparavant de poser une balise sur une des maisons dans laquelle Denis Allex aurait été retenu pour être localisée par un drone américain.

La nuit de l’opération, le 11 janvier 2013, l’indicateur explique être allé au contact des agents de la DGSE pour les guider jusqu’à la maison dans laquelle était détenu Denis Allex, à Bulo Marer, s’assurant que les passages étaient dégagés et qu’aucun combattant shebab ne les repérait. Un combattant shebab qui était présent dans la maison au moment de l’assaut pose quant à lui devant la caméra – munis de gants – avec les armes saisies aux agents de la DGSE (notamment un MP7 équipé de silencieux). Le combattant shebab raconte avoir entendu des bruits de pas derrière la maison déclenchant l’alerte pour les shebabs. Après que des renforts aient été acheminés, il raconte alors qu’un second assaut est lancé par les agents français pour récupérer les corps des militaires mortellement touchés ainsi que les trois blessés – ce chiffre ayant été révélé par Jean-Christophe Notin dans son ouvrage La guerre de la France au Mali. Avant de rembarquer dans les hélicoptères, les militaires français ont pu récupérer le corps du capitaine Patrice Rebout mais pas celui d’un autre agent du Service Action. Quant à Denis Allex, les shebab révèlent pour la première fois une photographie de l’agent français, sans que l’on sache s’il a été tué pendant l’opération ou après que l’opération visant à l’exfiltrer ait échouée.

Alors que les shebab sont engagés dans de violents combats en Somalie contre l’AMISOM et les forces somaliennes jusque dans la capitale Mogadiscio, ils poursuivent leur sinistre propagande sur internet. Après ce témoignage, les shebab ont annoncé avoir exécuté l’indicateur somalien.