Crédits photos © Armée de Terre / Archives

Le général Jean-Pierre Bosser (CEMAT) a été auditionné à l’Assemblée Nationale. 

C’est un des tristes chiffres qui ressort des restructurations récemment annoncées pour l’année 2015. Le nouveau chef d’état-major de l’armée de terre a expliqué devant les députés de la commission de la défense nationale et des forces armées que « les déflations 2015 portent sur environ 4 000 postes pour l’armée de terre, un régiment n’en compte que 900 : même à raison d’un régiment par an, vous voyez qu’on est loin du compte ».

Défendant son corps d’armée, le CEMAT a rappelé l’engagement opérationnelle de l’armée de terre particulièrement intense au Sahel et en Centrafrique. « La conquête de l’Adrar des Ifoghas a montré que nous avons besoin de combattants qui soient capables, chargés à 45 kg, de se confronter à l’adversaire, les yeux dans les yeux. En République centrafricaine, dans le cadre de l’opération Sangaris, ce sont encore les combattants débarqués qui font face aux ex-Séléka à Bambari ».

Sur ces terrains, les véhicules souffrent tout particulièrement. Les VBCI s’usent ainsi six fois plus vite au Mali qu’en Afghanistan étant donné les conditions extrêmes de température et d’ensablement auxquels les véhicules sont confrontés dans le Sahel. Au cours des quatres prochaines années, 600 VAB vont être rénovés à cet effet. Une facture de 113 millions d’euros pour l’armée de terre.

Concernant les nouveaux équipements que l’armée de terre doit percevoir, le général Bosser a indiqué que 13 LRU seront livrés. Une autre tranche composée d’autant de lance-roquettes unitaires devait être commandée dans le cadre de la LPM mais elle a été annulée faute de moyens.

Malgré tout, le moral des troupes est bon en opérations selon le CEMAT concluant son propos devant les parlementaires par : « je suis frappé par l’écart énorme qui existe entre le moral qu’ont nos hommes lorsqu’ils sont en opérations extérieures et celui qu’ils affichent en métropole. L’une de mes ambitions majeures consiste à réduire cet écart par tous les moyens d’action en ma possession. Nous devons redonner un peu d’horizon à nos gens, peut-être les rassurer sur leur avenir professionnel, leur maison, le travail de leur conjoint. Si nous parvenons à faire baisser la pression qui pèse sur eux, peut-être attacheront-ils moins d’importance aux difficultés du quotidien. Mais ne vous fiez pas à ma bonne humeur : je suis parfaitement conscient des problèmes qui se posent à nous et suis bien déterminé à m’y attaquer ».