Crédits photos © Murielle Delaporte
Au sein des Forces Françaises à Djibouti (FFDJ), 88 militaires et cinq personnels civils oeuvrent pour l’exploitation et la Sécurité des Systèmes d’Information et de Communication (SIC) pour le compte de la DIRISI.
En tant qu’opérateur SIC des FFDJ, la DIRISI soutient tous les réseaux, tous les systèmes d’information et les systèmes de communication, qu’ils soient opérations ou téléphoniques jusque dans les logements domaniaux. A Djibouti, la DIRISI assure aussi la fonction d’opératif SIC des FFDJ. Dans ce cadre, le lieutenant-colonel Royer, directeur de la DIRISI assure le rôle de conseiller SIC du COMFOR, en mesure de prendre la fonction de COMSIC de théâtre si la situation l’exigeait. Le chef du bureau opération exploitation (BOE) assure la fonction de J6 au sein du PC EMIA. Cette double casquette est tenue par le commandant du Picart, il s’appuie sur une cellule de rédacteurs opérationnels. Lors des exercices majeurs ou en cas de crise, une partie du personnel de la DIRISI arme le fonctions SIC du PC EMIA.
La mission prioritaire de cette unité est claire : le soutien aux opérations. Les spécialistes de la DIRISI sont sollicités aussi bien par le J6 de la force européenne de lutte contre la piraterie Atalante, qui agit au large de la Somalie, que par le bureau J6 des forces américaines stationnées à Djibouti, afin de leur produire une expertise et un soutien systèmes d’information et de communication (SIC). « Nous sommes leader pour toutes les nations stationnées sur le territoire en matière de coordination de l’utilisation de fréquences radios notamment avec les américains, les italiens et la force Atalante », commente le lieutenant-colonel Lafont, commandant en second de ce détachement de la DIRISI dans la Corne de l’Afrique de l’Est. Les militaires français sont directement insérés au sein des réunions de coordination à AFRICOM, le commandement militaire américain pour la zone Afrique.
Les FFDJ ont à leur disposition des modules projetables de SIC. « Nous avons un lot commun totalement modulable avec tout ce qui se fait en matière de SIC dans les armées, nous adaptons ensuite à nos propres besoins ici », explique le commandant Fabrice Picart.
Certains de ces modules ont été acheminés à Bangui, en Centrafrique, dans le cadre du déploiement de militaires des FFDJ dans l’opération Sangaris. Les personnels de la DIRISI à Djibouti ont alors entretenu une relation directe avec les militaires des FFDJ engagés en Centrafrique pour assurer le maintien en condition opérationnelle de ces modules de transmission SIC.
Au quotidien, les spécialistes de la DIRISI veillent au bon fonctionnement des systèmes de transmission des armées. Au Centre de Mise en Œuvre (CMO) de la DIRISI à Djibouti, « nous sommes le point d’entrée et de sortie avec tous les SIC de la métropole », explique l’adjudant Castille. Le « Front Office » détecte et reçoit toutes les alertes de panne des systèmes de transmission. Le « Back office » traite toute panne pouvant être résolue à distance en moins de quinze minutes et suit leur bonne remise en service. A l’aide d’une cartographie sur grand écran, « nous disposons d’un suivi en temps réel des pannes sur notre réseau à Djibouti et nous sommes informés de l’état du réseau en métropole », précise le sergent-chef Lacour.
Ces militaires discrets et efficaces entretiennent également des relations avec les acteurs industriels locaux, notamment avec Djibouti Telecom. L’installation de fibre optique peut être externalisée, comme cela a déjà été le cas, lorsqu’il s’agit de transmettre des informations classifiées. Dans ce cadre, les militaires de la DIRISI préparent l’installation d’un câble sous-marin de fibre optique pour communiquer avec les forces en métropole, un moyen d’éviter d’utiliser la liaison satellitaire. Le débit sera doublé et l’économie réalisée de 25%. Les capacités de transmission seront nettement améliorées.
Alors que les effectifs de la DIRISI à Djibouti ont diminué au cours de ces derniers mois, ils pourraient être réduits à une soixantaine de personnels à l’horison 2017, selon les décisions attendues quant au format futur des FFDJ dans le cadre de l’application de la Loi de Programmation Militaire (LPM).
Reportage Murielle Delaporte & Quentin Michaud
Suivez sur notre site et dans les prochains numéros de notre magazine Opérationnels SLDS la suite de notre reportage à Djibouti.