Crédits Photo © Murielle Delaporte

La suite de notre reportage sur la base aérienne 188 à Djibouti.

Tels sont les premiers mots du colonel Leverrier. Et c’est peu dire pour les FFDJ qui constituent à elles seules un hub Terre, Air, Mer avec le 5e RIAOM, la base aérienne 188 et la base navale situés au nord de la péninsule djiboutienne.

Le colonel Leverrier souligne que « Djibouti est un théâtre en lui-même ». Même si les militaires basés à Djibouti ne sont pas en OPEX, l’emprise est bel et bien stratégique. 450 aviateurs sont basés ici pour assurer le bon fonctionnement de la BA 188. En premier lieu, l’escadron de chasse 1/33 « Corse » rassemble quatre Mirage 2000-5 et trois Mirage 2000-D. Les avions de chasse de l’armée de l’air peuvent effectuer ici des missions de police du ciel, d’appui feu à des troupes au sol ou encore de renseignement, ainsi que l’explique le lieutenant-colonel Fabrice Laurens, commandant l’escadron de chasse.

La base abrite également l’escadron de transport 88 Larzac regroupant 54 militaires et bénéficiant d’un avion de transport de Transall et de deux hélicoptères Puma. Malgré une disponibilité limitée du fait de la présence d’un seul Transall à Djibouti, des « challenges » ont pu être effectués, comme le note le lieutenant-colonel Yann Simon, afin de soutenir les opérations telles que Serval au Mali ou Sangaris en Centrafrique. Le Transall est particulièrement utile pour transporter du fret, des hommes ou encore un hélicoptère de type Puma.

Les hélicoptères Puma en service au sein du « Larzac » sont quant à eux employés pour des opérations Search And Rescue (SAR), d’héliportage et d’hélicordage. Les forces conventionnelles et les forces spéciales s’entraînent à cet effet à Djibouti toute l’année. Le Puma dispose d’une autonomie de deux heures, pouvant être allongée d’une heure grâce à un réservoir supplémentaire de carburant. « Le Puma est déclenché en moyenne pour une mission SAR chaque semaine », précise le commandant Toudji, commandant en second de l’escadron de transport « Larzac ».

La base ne bénéficie pas de ravitailleur de manière permanente, mais des exercices de ravitaillement en vol peuvent être entrepris avec les Mirage-2000, comme lors du passage en avril dernier d’un C-135 accompagnant deux Rafale à l’île de La Réunion. Le rythme est soutenu toute l’année à Djibouti. Depuis peu, Djibouti accueille l’A400M particulièrement apprécié pour ses capacités de transport équivalentes à deux fois un Transall.

La coopération est également à l’œuvre avec les aviateurs étrangers. Les aviateurs français et américains partagent la même piste sur l’aéroport international, ce qui demande une certaine coordination au niveau de la tour de contrôle. L’escadron de chasse 1/33 s’est égale,ent entraîné au début de cette année avec les aéronefs de l’US Marine Corps. Les zones d’exercice sont organisées en concertation avec leurs homologues étrangers, de façon à ce que chaque puissance aérienne puisse évoluer en toute sécurité. Les chasseurs français réalisent régulièrement des campagne de tir air-sol avec les militaires français de l’armée de terre.

Les forces djiboutiennes ne sont pas en reste, puisque des gardes-côtes somaliens ont été formés en 2014 par des aviateurs des FFDJ. « Nous remplissons des missions exceptionnelles au vu des moyens dont nous disposons, Djibouti demeurant un point d’appui essentiel dans l’Est de l’Afrique », conclut le colonel Leverrier.

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Reportage Murielle Delaporte & Quentin Michaud

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