Brève* – En plus des missions permanentes de sécurité au-dessus du sol national, les avions de chasse français sont en ce moment un peu plus sollicités encore que de coutume avec les opérations Barkahne et Chammal. Si le Rafale est ainsi présent en Afrique et aux Emirats Arabes Unis (neuf à Al Dhafra), le Mirage 2000D n’est guère en reste avec le double-déploiement actuel au Niger et, depuis un mois, en Jordanie. La Base de Nancy-Ochey appuie ainsi le déploiement de neuf Mirage 2000D en opération: trois à Nyamey et six en Jordanie (les trois derniers ont rejoint le dispositif français le 17 décembre). Ainsi que le souligne le Lieutenant-Colonel Hugues Pointfer, commandant la 3e escadre de Chasse,  «Depuis 1995, les Escadrons de chasse 1/3 Navarre, 2/3 Champagne et 3/3 Ardennes ont été de tous les conflits. Ils ont en effet été constamment mis à contribution avec une montée en puissance de l’activité OPEX qui a commencé avec l’ex-Yougoslavie et s’est accélérée avec l’Afghanistan à partir de 2001 –  tout d’abord à Manas en un premier temps, puis à Douchanbé en 2004 et à Kandahar de 2007 à 2012 -, la République Démocratique du Congo en 2003, et plus récemment Harmattan et Serval. Le taux de déploiement du personnel en OPEX s’avère donc traditionnellement élevé avec entre 10 à 15 % des équipages de l’Escadre en mission extérieure. Aujourd’hui, avec Barkhane et Chammal, ce pourcentage a doublé pour atteindre un déploiement permanent de 30 % (voire 50% pour certaines spécialités du personnel mécanicien). » Le défi pour le Commandant d’escadre arrivé à Nancy depuis septembre dernier, est triple, puisqu’il s’agit :

  • d’assurer la régénération des Mirage 2000D que compte la base, à partir d’une flotte éclatée au fil des modernisations en de multiples micro-flottes, un travail mené en coordination avec la SIMMAD ;
  • de préparer les personnels navigants et non navigants à des déploiements rotatifs généralement de deux mois, dont la cadence s’inscrit dans la durée et devrait atteindre deux OPEX par an et par personne, parfois même trois pour certains métiers plus sollicités encore ;
  • de veiller au travers de cette gestion attentive des ressources humaines à bien équilibrer les heures de vol des pilotes – dont on sait qu’elles sont comptées – dans leur répartition entraînement formation des jeunes et opérations.

 

*Publiée par TTU, janvier 2015

Photo © Murielle Delaporte, BA 133, janvier 2015