(source: Les Echos)

Les Français sont majoritairement favorables à un effort budgétaire supplémentaire pour la Défense. Quelle forme pourrait-il prendre ?

Si l’on raisonne en termes de poids dans le budget annuel de l’Etat français, la Défense est passée de 14 % en 1982 à 10 % en 2016. En termes de part consacrée à la Défense par rapport au total des richesses produites, le ratio est passé de 3,1 % du PIB en 1982 à 1,88 % en 2011 et 1,73 % en 2015. Ce qui correspond à une division par deux de l’effort de défense français en trente ans.

Le ministère de la Défense est aussi le ministère qui s’est le plus réformé sous la pression des coupes budgétaires successives. La Défense a supporté à elle seule quelque 40 % de l’effort décidé par la révision générale des politiques publiques (RGPP). De 2008 à 2019, la défense aura perdu 50.000 postes. Avec les conséquences que l’on sait : les nombreuses déflations d’effectifs dans les forces de combat et de soutien mettent clairement en danger notre capacité à fournir une « masse critique » d’hommes et de matériels.
Dans le même temps, les Français attendent que l’Etat les protège mieux : 66 % d’entre eux pensent même que la situation sécuritaire actuelle nécessite un effort budgétaire supplémentaire, près de 17 points de plus qu’en 2015.
Le nouveau quinquennat qui commence doit marquer un clair changement de vision stratégique pour la Défense nationale. Malgré les efforts louables de Jean-Yves Le Drian quand il était à l’hôtel de Brienne pour sauvegarder – souvent in extremis – les ressources et réorganiser les services, nul ne peut se satisfaire de la situation globale de nos armées. Elles sont tout simplement harassées par une activité opérationnelle qui est près de 30 % supérieure dans certains domaines au contrat opérationnel édicté par le Livre blanc 2013.