(source: Le Monde)
Chaque année, 3 millions de boîtes de comprimés et 500 000 unités injectables sont fabriquées sur dix lignes de production installées près d’Orléans. Le tout pour le compte de la défense et du ministère de la santé.
L’affaire de l’agent russe, Sergueï Skripal, empoisonné dimanche 4 mars dans la petite ville britannique de Salisbury, semble tout droit sortie d’un roman d’espionnage. La détection d’une substance neurotoxique, baptisée Novitchok, souligne cependant que l’utilisation d’armes chimiques représente une menace bien concrète. Bien plus puissant que d’autres poisons comme le gaz sarin, ou l’agent VX – qui aurait été utilisé pour assassiner le demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un le 13 février 2017 à l’aéroport de Kuala Lumpur – le Novitchok a été mis au point par les Russes en pleine guerre froide. Une quantité infime de poudre suffit à intoxiquer la cible, avec l’apparition des premiers symptômes – ralentissement du rythme cardiaque, asphyxie – trente secondes à deux minutes seulement après l’exposition. Il n’existe aucun antidote connu à ce jour.
L’histoire ne préoccupe pas que les diplomates russes et britanniques. « Avec ces neurotoxiques, on peut tuer un groupe de soldats en quelques minutes », souligne le commandant François Caire-Maurisier qui dirige la Pharmacie centrale des armées (PCA). Situé en pleine campagne, à Chanteau (Loiret), près d’Orléans, cet établissement unique en Europe développe et fabrique des médicaments destinés à protéger militaires et civils contre les risques nucléaires, radiologiques, biologiques, et chimiques (NBRC). Chaque année, en moyenne 3 millions de boîtes de comprimés et 500 000 unités injectables y sont fabriquées sur dix lignes de production pour le compte de l’armée et du ministère de la santé.
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