Recréé le 11 septembre 2015 après avoir été dissout et intégré au commando Hubert en 1946[1], le commando Ponchardier est aujourd’hui, avec le commando Kieffer, l’un des deux commandos d’appui de la marine nationale. Premier commando marine parachutiste, Ponchardier est depuis ses origines d’essence interarmées[2].

Les commandos Kieffer[3] et Ponchardier incarnent la nécessité pour la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) de renforcer ses capacités d’agilité décisionnelle et d’intégration de nouvelles technologies aux actions commando. A ce titre, le commando Ponchardier fait de l’appui opérationnel via des moyens nautiques, terrestres, aériens, 3D et la mise en œuvre d’armement spéciaux sa spécificité est sa marque de fabrique.

Dans un monde où la menace est plus diffuse et protéiforme, la réponse adéquate appelle l’emploi de systèmes d’armes plus complexes qui complètent et s’intègrent tant aux savoir-faire des 5 commandos de combat de la FORFUSCO qu’à celui des unités interarmées rattachées au commandement des opérations spéciales (COS). Ponchardier apporte de par sa plasticité d’emploi une polyvalence qui, combinée à une palette d’expertises, permet aux forces spéciales (FS) de gagner encore en efficacité et en efficience. Comme toujours les FS affirment leur fonction de laboratoire d’armée pour reprendre l’expression du général Helly. Incarnation vivante de la notion d’oxymore, les unités FS doivent en effet concilier de manière permanente rusticité et haute technologie, mobilité et endurance, furtivité et force de frappe…

L’une des spécificités de Ponchardier, à l’instar du commando Kieffer,  est qu’il intègre en son sein des marins spécialistes qui ne sont pas titulaires du stage commando (le fameux Stac de Lorient) et qui ne sont pas, par extension, des commandos marine. Fort de cet amalgame heureux, les 150 commandos marine et experts de Ponchardier ont pour vocation première l’appui aux opérations spéciales en apportant notamment capacité d’innovation et amélioration capacitaire ce qui ne les empêche pas d’être aussi employé dans le cadre d’opérations extérieures ainsi que dans la lutte contre les trafics illicites notamment. L’un des maîtres mots des membres du commando Ponchardier, outre l’endurance, la rusticité et la technicité et donc bien la polyvalence. Et cette polyvalence permet de répondre au mieux au polymorphisme de l’ennemi. De cette polyvalence nait aussi pour partie la réactivité dont les FS doivent savoir faire preuve sur tout type de terrain et d’environnement.

Vecteur de décision et de puissance à bord de l’ECUME (embarcation commando à usage multiple embarquable), des véhicules légers de reconnaissance et d’appui (VLRA) ou des véhicules forces spéciales (VFS) le commando Ponchardier combine des capacités de renseignement, d’appui et de mobilité avec des capacités d’offensives et de furtivité qui en font un pivot de l’emploi des forces spéciales en interarmées. A l’instar de ces ainés, le commando Ponchardier est d’ores et déjà amené à intervenir au profit du COS dans le cadre d’opérations aéroterrestres et s’impose d’ores et déjà comme un incontournable dans la conduite des opérations commandos.

[1] Crée par l’amiral Henri Nomy à la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le modèle des SAS britanniques, le commando Ponchardier est destiné à intervenir en Indochine contre les Japonais et sera finalement engagé contre le Viet-Minh dans la région de Saigon de fin 1945 à mi 1946.

[2] La devise du commando Ponchardier était « à la vie, à la mort ».

[3] Dont nous avons précédemment parlé dans le numéro 31 d’Opérationnels de l’hiver 2016/2017.

Pour en savoir plus sur le monde des fusiliers marins et commandos marine nous renvoyons au dossier du magazine Cols Bleus: http://www.colsbleus.fr/articles/10249

Voir également la vidéo de présentation du commando Ponchardier: https://www.youtube.com/watch?v=Y7FwfH3ZcSg

Lire aussi le numéro 33 d’Opérationnels du printemps 2017 consacré aux liens unissant les FS et l’évolution des programmes d’armement.