Texte et photos par le Lieutenant-Colonel (R) Pascal Podlaziewiez – Capacité de médecine de catastrophe
Depuis la vague d’attentats sur notre territoire les primo-intervenants des forces de sécurité, mais surtout des secours civils se sont rapprochés des forces armées afin de bénéficier de leur savoir-faire dans le domaine du sauvetage au combat et de la prise en charge de victimes multiples.
Depuis 2016, le service de santé des armées a mis en place en région Occitanie-Nouvelle Aquitaine un module de formation – dit capacité de médecine catastrophe – au profit des professionnels de santé exposés aux risques terroristes.
Lors de deux journées ce ne sont pas moins de 350 personnes qui ont assisté à cette formation. Etaient ainsi mêlés personnels du SAMU31, des services d’urgence du CHU, de la faculté de médecine, de la sécurité civile, des détachements de sapeurs-pompiers, de la croix rouge, mais également d’organismes issus de nations étrangères (croix rouge espagnole, personnels de santé de l’armée allemande), ainsi que des étudiants en médecine (4ème année) ayant choisi le module «médecine de catastrophe ». L’ensemble de ces acteurs ont pu se confronter aux techniques mises en œuvre par le service de santé des armées lors d’un afflux massif de victimes.
Tout au long d’atelier pratique les participants ont suivi le processus de prise en charge de victimes. Le triage, l’atelier le plus pratique mais aussi celui sur lequel les personnels des services ont pu participer activement sur une simulation : « les choix du tri » (évaluation de la situation, recherche des victimes, soins vitaux, priorisation des évacuations…) ont été autant d’actes pour lesquels un véritable échange a eu lieu. Ne pas se laisser prendre par la victime la plus spectaculaire, mais prendre en compte toutes les situations.
Poursuivant le processus de prise en compte, les participants ont suivi le SAFE MARCHE RYAN. Cet acronyme permet à tout le personnel de santé de suivre une logique implacable dans l’étude de la victime.
De même sur chaque atelier le personnel de santé des armées a présenté les matériels et les techniques employés en opérations, y compris au plus près des combats. L’injection d’auxiliaire sanitaire au sein des groupes de combat est une spécificité française qui permet aujourd’hui d’apporter les soins d’urgence au plus près des combattants et ainsi de sauver des vies.
Pour clore cette formation, une démonstration de sauvetage au combat a été réalisée devant les participants par le personnel du 11ème centre médical des armées renforcés par des réservistes de santé.
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NOTE : la rédaction présente toutes ses condoléances aux proches du capitaine médecin Marc Laycuras.