(Par Murielle Delaporte) – SERIE MCO AÉRONAUTIQUE : APPRENDRE À « VOLER EN ESCADRILLE » (III)

Cette troisième brève de notre série résume la présentation des panélistes de la Conférence inaugurale sur la transformation du MCO aéronautique1.

 

La stratégie de transformation du MCO aéronautique vue par la DMAé

Globalité et verticalité : vers une logique d’engagement dans la durée

Par l’Ingénieur général de l’armement hors classe Monique LEGRAND-LARROCHE, directrice de la DMAé à l’EMA

L’IGA LEGRAND-LARROCHE a décrit une stratégie claire pour la toute jeune DMAé dont elle est en charge. En cours d’élaboration depuis janvier 2018, la finalité de cette stratégie consiste à améliorer les performances du MCO pour disposer dans la durée d’une bonne disponibilité en opération et d’un potentiel pour l’entraînement des forces. Si l’identification des flottes prioritaires et des partenaires industriels initiaux est en cours, les principes directeurs sont les suivants :

  • Responsabilisation des acteurs industriels grâce à un engagement ferme de longue durée (c’est-à-dire pour la DMAé « de cinq à six ans ») par le biais de contrats globaux passés à un maître d’œuvre unique : ce dernier assurera la responsabilité totale du contrat sur un périmètre élargi, y compris sur la partie logistique avec la standardisation de l’établissement de guichets industriels au plus près des forces pour la fourniture de rechanges. Une « trajectoire de performances » définie à partir d’indicateurs précis doit permettre d’obtenir des résultats dont dépendront les paiements ou au contraire des pénalités, en cas de non-respect des engagements de performance ;
  • Favoriser l’innovation comme facteur d’amélioration des performances en intégrant notamment les PME (qui travaillent déjà étroitement avec le secteur de l’aéronautique civile, notamment dans les domaines suivants: impression 3D, réalité augmentée, drone d’inspection, maintenance prédictive via le traitement massif de données, etc.) dans les « contrats de verticalisation ». La verticalité doit permettre à la DMAé de passer de quelques vingt à trente contrats par flotte à quelques-uns seulement et diminuer le nombre d’interfaces.

La LPM doit donner les moyens au secteur du MCO aéronautique d’en finir avec la logique des tranches conditionnelles pour privilégier une logique d’engagement dans la durée devant aider les industriels à mieux s’organiser. De son côté, la DMAé s’efforce d’exploiter ses expertises métiers, de « revoir sa gouvernance avec les états-majors », de redéfinir le socle de l’activité opérationnelle et d’entraînement en liaison avec les armées et de recruter non seulement des personnels de la DGA et des armées, mais aussi de jeunes ingénieurs à Bordeaux. L’IGA LEGRAND-LARROCHE s’est montrée confiante dans la redéfinition de ce partenariat gagnant-gagnant et dans la relève du défi que représentent à ses yeux le renouveau de la maintenance aéronautique et la transformation du soutien.

 

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1 Cette série – dont le titre fait référence à une expression utilisée par l’un des participants, Frédéric Sutter –  reprend les actes du séminaire qui s’est tenu pendant deux jours sur la BA 106 de Bordeaux-Mérignac les 26 et 27 septembre 2018.

 

Composition de la conférence inaugurale sur la transformation du MCO aéronautique

(Modérateur Général (2S) LAURENT)

 

Avec :

  • Général de corps aérien Bruno PACCAGNINI, sous-chef Performance de l’Etat-major des armées ;
  • Ingénieur général de l’armement hors classe Monique LEGRAND-LARROCHE, directrice de la DMAé à l’EMA ;
  • Patrick PUYHABILIER, chef du Service MCO- DGA ;
  • Ingénieur général de l’armement Jean-Marc REBERT, directeur central du SIAé ;
  • Bruno CHEVALIER, directeur général du soutien militaire chez Dassault Aviation ;
  • Jean-Noël STOCK, vice-président, soutien client et services aviation militaire chez Thales ;
  • Alain ROLLAND, directeur centre soutien militaire chez Airbus hélicoptères ;
  • Didier DESNOYER, directeur division moteurs militaires chez Safran ;
  • Philippe ROCHET, président de Sabena Technics.