Par Murielle Delaporte – Salon organisé tous les deux ans à Satory sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie de la région Paris-île de France (CCI) et dans le cadre d’un partenariat avec le Groupement des industries françaises de la défense et de la sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT), le Forum Entreprises Défense (FED) s’est tenu cette année les 13 et 14 octobre. Dans la continuité des conférences animées voici deux ans autour de la thématique du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T) en opération, le programme de cette année s’est – à l’image du contexte géopolitique et de la menace – encore renforcé avec la participation des décideurs et acteurs de premier plan dans ce domaine et une thématique centrée autour de la préparation du MCO-T dans le cadre d’un engagement de haute intensité (HI).

C’est bien dans l’esprit de la doctrine actuellement déclinée par le chef d’état-major des Armées, le général d’armée Thierry Burkhard, consistant à « gagner la guerre avant la guerre », que ce cycle de conférences a eu lieu, afin d’anticiper l’expression des besoins en MCO-T dans l’hypothèse hélas considérée probable d’un engagement de haute intensité s’inscrivant dans la durée. Avec un changement de ton et un retour aux fondamentaux notables par rapport à l’ère pré-Covid, ce sont cinq heures de débat entre huit intervenants et deux collèges d’experts de haut niveau, ponctuées par quelques questions de l’audience, qui se sont ainsi articulées autour du durcissement des opérations et de la nécessité en découlant de gagner en épaisseur opérationnelle.

Concluant ces deux jours de conférences, l’actuel directeur central de la SIMMT (Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres), le général de corps d’armée Christian Jouslin de Noray, soulignait ainsi que, face à la perspective d’aller vers des conflits durcis à l’horizon de trois à cinq ans, « la planification froide a déjà commencé, ce forum n’intervenant pas par hasard : nous sommes en train de préparer cette montée en puissance et cette profondeur [dont nous avons besoin] (…) que l’industrie privée peut nous donner. »

Deux thématiques majeures ont dominé ce cycle de conférences :

• les réalités du terrain avec nombre de retours d’expérience, en particulier celui du général d’armée Bernard Barrera à propos de l’opération Serval, d’une part ;
• les enjeux tant militaires qu’industriels en cas de haute intensité d’autre part.

S’il est vrai que « c’est l’avant qui commande » – ainsi que l’a rappelé le général Barrera citant le général et compagnon de la Libération, Joseph de Goislard de Monsabert, afin de souligner que le besoin opérationnel devait guider avant tout les capacités – « le temps est venu d’organiser l’arrière », ainsi que l’a rappelé le directeur du SMITer (Service de la maintenance industrielle terrestre), le général de division Frédéric Guglielminotti : comprendre ce que veut dire cette transition entre le continuum « paix-crise-guerre » et celui de « compétition-contestation-affrontement » actuel et faire en sorte que « le fait HI soit systématiquement intégré dans les programmes d’armement » font partie des enjeux.

Comment organiser l’arrière pour répondre aux besoins de l’avant dans le cadre de la HI fut ainsi au centre des discussions, dont nous vous proposons ci-dessous une synthèse sous forme de magazine digital et en version PDF.

 

 

 

LIRE LE RAPPORT EN VERSION PDF  >>> LE MCO TERRESTRE FACE A LA HAUTE INTENSITE (CONFERENCES FED 2021)

 

 

 

 

 

Photo © 6e RMAT, armee de Terre
Photo de couverture du rapport © SIMMT