Partenariat AD2S* – 8 juin 2024 – Par Murielle Delaporte – Les défis propres au MCO-A
Si l’on reprend les cinq chantiers évoqués dans la première partie de cet article – visibilité pour les industriels ; simplification des procédures d’acquisition ; sécurisation des chaînes d’approvisionnement ; recrutement ; financement -, il n’est pas inutile d’en comparer l’évolution dans le domaine du MCO-A en les replaçant dans des contextes historiques différents et avec le recul offert par le temps :
– Visibilité pour les industriels : il s’agit là de la condition sine qua non permettant aux industriels de pouvoir mettre en œuvre une stratégie d’investissement limitant les risques sur le long terme. Cette pratique a commencé à être mise en œuvre avec succès lorsque la politique de la révision générale des politiques publiques (RGPP) initiée en 2007 a incité les pouvoirs publics à rechercher des solutions « gagnant-gagnant », notamment en développant des partenariats public-privé (PPP). La SIMMAD (Structure Intégrée du Maintien en condition opérationnelle des Matériels Aéronautiques du ministère la Défense), en charge du MCO aéronautique et créée en 2000(1), a alors cherché à associer de façon plus étroite l’industrie du MCO-A à l’action opérationnelle. Cette initiative devait non seulement permettre de faire face aux réductions de personnels militaires, mais aussi de faire passer l’industrie du statut de fournisseur de services à celui d’acteur capacitaire de premier rang. La Direction de la maintenance aéronautique (DMAé), créée en 2018, a succédé à la SIMMAD en amplifiant cette démarche et en systématisant des contrats verticalisés responsabilisant encore plus l’industrie sur une durée moyenne de dix ans – parfois davantage sur certaines flottes telles celle des Mirage 2000 (14 ans)(2) et certains aéronefs d’ancienne génération.
– Simplification des procédures d’acquisition : les initiatives actuelles – telle la notification, le 8 avril dernier par la DMAé, d’un « marché pour la fourniture, à des fins de renseignement, de drones et de prestations de soutien associées » au groupement Survey Copter, EOS Technologie, Delair et Thales(3) – font écho aux procédures dites d’urgence opérationnelle qui ont prévalu jusqu’à présent lorsqu’un besoin OPEX se faisait sentir de manière urgente. Ce qui diffère cependant aujourd’hui est l’apport de mesures plus structurelles visant à inciter les industriels à accélérer la cadence et livrer en avance de phase (prime à l’avance par exemple(4)). Il sera ainsi intéressant d’observer comment ce type de marché, qui exige une prise de risque accrue des industriels concernés (ne serait-ce qu’en raison de l’épineuse question du financement de stocks suffisants), va se développer à terme dans d’autres secteurs de l’aéronautique et quel en sera l’impact direct sur le MCO-A.
– Sécurisation des chaînes d’approvisionnements : cette question rejoint la question plus globale de la souveraineté et se heurte à la difficulté d’inverser une politique économique qui a fonctionné pendant plus de trente ans selon le principe d’une « globalisation heureuse ». Même si la pandémie de Covid-19 aura eu pour seul mérite de servir d’alerte et de contribuer à faire preuve de davantage de prudence en matière de contrôle des fournisseurs, la course aux matériaux stratégiques ne peut que s’intensifier au fur et à mesure de l’accroissement des tensions géopolitiques. C’est la grande différence avec l’époque de la Guerre froide pendant laquelle les gouvernements occidentaux issus de la Seconde guerre mondiale disposaient d’un contrôle plus important de leur appareil industriel, y compris en matière de stocks et de réquisitions. De fait, les mesures récemment annoncées dans ce domaine concernent plus particulièrement le réaménagement du cadre d’emploi d’un décret de 1959 permettant d’élargir le champ d’application de cet outil législatif aux nouvelles menaces(5) et de faciliter « la mise en œuvre des engagements internationaux de l’Etat en matière de défense »(6) (en particulier vis-à-vis de l’Ukraine).
En matière de MCO-A, l’enjeu de cette sécurisation est celui de l’approvisionnement en rechanges ou en composants élémentaires qui leur sont associés. Cela passe d’abord par une cartographie complète de l’origine des dites ressources afin d’éviter une dépendance excessive par rapport à certains composants provenant de pays à risques(7). L’analyse gouvernementale réalisée l’an dernier fait ainsi état de deux cents goulots d’étranglement, soit 4 % des entreprises constituant la Base industrielle technologique de défense (BITD). Alexandre Lahousse décrivait ainsi la situation dans un entretien publiée dans le numéro 7 d’Esprit Défense publié en mai 2023 : « ces entreprises ne sont pas des maillons défaillants. Elles assurent leur partie. Simplement, certaines pourraient ne pas être en capacité d’accélérer au même rythme que les autres. (…) L’identification de ces goulets d’étranglement est en cours. Les raisons peuvent être diverses. Parfois, les machines de production sont déjà utilisées à 100 %. Parfois, les ressources humaines nécessaires sont insuffisantes. Ces difficultés peuvent également se cumuler. Nous mettons en place des solutions adaptées et des partenariats. Nous travaillons par exemple avec le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique pour permettre à ces sociétés de bénéficier de plans comme France 2030 »(8).
C’est dans cet esprit que vient d’être annoncé le lancement de l’accélérateur défense BPi(9), pour lequel ont été sélectionnées vingt-huit PME produisant ou assurant la maintenance d’équipements militaires, lesquelles s’apprêtent « à suivre un programme d’accompagnement de douze mois alliant conseils personnalisés, journées dédiées aux enjeux du secteur défense et mises en relation, afin d’offrir aux dirigeants tous les outils nécessaires pour répondre aux enjeux de l’économie de guerre »(10).
– Recrutement : produire plus suppose des approvisionnements, mais aussi du personnel formé de façon adéquate et en nombre suffisant. Le MCO-A est un domaine souffrant particulièrement depuis des années d’une pénurie d’ingénieurs et de mécaniciens, qu’ils soient civils ou militaires. L’action gouvernementale actuelle vise à faire connaître davantage ce secteur aux jeunes générations après des années d’indifférence et les investissements en cours pourraient permettre d’en accroître l’attractivité. Seul un « réarmement humain » du MCO-A pourra effectivement le rendre crédible dans une logique d’économie de guerre. La constitution d’une réserve opérationnelle stratégique et le développement des conventions de partenariat (11) mises en place avec les industriels (telles que celles annoncées récemment entre Renault et la Garde nationale (12) pourraient également répondre à cette problématique.
– Financement : même si les effets résiduels de la pandémie, les coûts de l’énergie et l’inflation actuelle compliquent une reprise économique sereine dans un secteur aéronautique caractérisé par une forte demande, ces investissements en augmentation sont certainement le « facteur disruptif » majeur par rapport aux décennies précédentes. Ils ont permis en effet non seulement d’améliorer la disponibilité technique opérationnelle de nombre d’aéronefs, mais aussi d’encourager une innovation exponentielle dans les secteurs clés d’aujourd’hui, tels que notamment l’intelligence artificielle, l’impression 3D ou encore la course aux supercalculateurs quantiques (13). Toutefois, le véritable passage en économie de guerre – ou de défense – suggère des capacités de financement très au-delà de l’existant, et donc, théoriquement, une révision de la Loi de programmation militaire. Il est cependant probable que la dette nationale ne contraigne fortement la capacité de l’Etat à faire face à une telle échéance, à moins de ne revoir d’autres politiques publiques.
Parmi les mesures récemment annoncées, une nouveauté à souligner concerne cependant la mise en œuvre de dispositifs incitant le secteur bancaire privé à participer à cet « effort de guerre » (14), qui n’est autre que la restauration d’une économie de défense à un niveau suffisant – un impératif que toute société devrait prioriser en temps de paix comme en temps de tensions, telle une politique d’assurance destinée à protéger les valeurs auxquelles elle est attachée et que nombre de nations occidentales ont trop longtemps considéré comme acquises.
Notes :
(1) Voir par exemple sur le contexte de création de la SIMMAD >>> https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/McoRapport.pdf (https://www.senat.fr/rap/r07-352/r07-352_mono.html)
(2) Voir par exemple : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/soutien-les-contrats-verticalises-font-lentement-decoller-la-disponibilite-des-aeronefs-des-armees-901949.html
(3) https://www.defense.gouv.fr/dmae/actualites/nouveau-marche-fourniture-fins-renseignement-drones-prestations-soutien
(4) « (…) l’inclusion d’un nouveau mécanisme d’accélération, une clause qui autorise le donneur d’ordre à demander une hausse de la cadence de production atteignant jusqu’à 50% sans modifier le contrat [a de] quoi inciter à constituer des stocks d’approvisionnements longs dès l’attribution du marché « parce qu’ils ont la certitude de pouvoir les écouler vu que nous les achetons » ». (Quelles avancées après 18 mois d’ « économie de guerre » ?, Nathan Gain, 4 mars 2024 >>> https://www.forcesoperations.com/quelles-avancees-apres-18-mois-d-economie-de-guerre)
(5) https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/293533-defense-la-requisition-des-entreprises-privees-en-3-questions ; voir sur le décret de 1959 : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000517516/1959-01-08/
(6) « Economie de guerre » : en quoi consistent les « réquisitions » pour accélérer l’aide à l’Ukraine ?, L’Express, 26 mars 2024 (https://www.lexpress.fr/economie/economie-de-guerre-en-quoi-consistent-les-requisitions-pour-accelerer-laide-a-lukraine-)
(7) Malgré une politique de contrôle de qualité qui avait été renouvelée dans certains secteurs de la défense au cours des dernières décennies, les Etats-Unis sont eux aussi confrontés à ce défi, ainsi que l’illustre la découverte récemment mise en avant de la dépendance du F-35 à certains composants chinois (Voir par exemple sur ce sujet : https://www.nationaldefensemagazine.org/articles/2022/9/20/chinese-sourced-magnet-in-f-35-prompts-supply-chain-concerns)
(8) « Les industriels doivent anticiper et investir dès maintenant dans leur outil de production », entretien publié dans le cadre d’un dossier plus complet (pages 34 à 42) dans : https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/ministere-armees/esprit-defense-numero-7-printemps-2023.pdf
(9) https://evenements.bpifrance.fr/ami-accelerateur-defense-
(10) https://www.defense.gouv.fr/dga/actualites/lancement-laccelerateur-defense-partenariat-bpifrance
(12) https://www.defense.gouv.fr/actualites/convention-muscler-reserve-operationnelle ; voir aussi sur ce sujet : https://ihedn.fr/2023/11/27/la-reserve-des-armees-pivot-des-forces-morales-de-la-nation/
(13) Voir par exemple >>> https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/22/l-ordinateur-quantique-sort-des-limbes_6229246_1650684.html
(14) La mobilisation des « encours non centralisés du Livret A et du livret de développement durable et solidaire » fait par exemple partie de ces mesures incitatives (voir : https://www.vie-publique.fr/loi/293270-financement-de-lindustrie-de-la-defense-livret-proposition-de-loi ; https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl23-191.html
Photo : Deux A400M en maintenance à l’atelier de Clermont-Ferrand © Richard Andrieux (tel que publié sur le site du ministère des Armées >>> https://www.defense.gouv.fr/nos-expertises/equipements-maintenance)
*Cet article a fait l’objet d’une premiere publication sur le site de l’AD2S et est ici reproduit avec l’accord d’AD2S.
- Voir le lien >>> https://bordeaux-merignac.bciaerospace.com/index.php/fr/actualites/archives-actualite/33-mco-aeronautique-et-economie-de-guerre-ii-de-ii
- et la version PDF >>> MCO aéronautique et « économie de guerre » (II de II) – AD2S Aerospace & Defence Support and Services
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Version anglaise / English version >>>
- En version PDF : Military Aviation MRO and the concept of « war economy » (II of II) – AD2S Aerospace & Defence Support and Services
- En ligne : https://bordeaux-merignac.bciaerospace.com/index.php/en/news/archives-news/32-military-aviation-mro-and-the-concept-of-war-economy-ii-of-ii
- And below in full text:
Military MRO and the concept of « war economy » (II of II)
June 8th, 2024 – Par Murielle Delaporte
This is part II of our article entitled “Military MRO and the concept of ‘war economy’”
The Specific Challenges of Military Aviation MRO
If we take up the five challenges mentioned in the first part of this article, it is useful to compare the evolution of the Military Aviation maintenance sector in regards with different historical contexts and with the benefit of hindsight:
– Visibility for manufacturers: this sine qua non condition enables manufacturers to set up an investment strategy that limits risks over the long term. It began to be successfully implemented when the French government set in motion a process called « general revision of public policies » (RGPP) aimed at streamlining public expenses from 2007 onwards. Such a reform encouraged public authorities to seek “win-win” solutions by developing public-private partnerships (PPP). The SIMMAD (« Structure Intégrée du Maintien en Condition opérationnelle des Matériels Aéronautiques du Ministère la Défense »), then in charge of the ministry of Defense’s aeronautical maintenance and created in 2000 (1), sought at the time to associate the military aviation industry more closely with operations. The aim was not only to cope with shrinking human resources, but also to transform the industry from a simple service provider to a first-rate capability player.
The « Direction de la maintenance aéronautique » (DMAé), which succeeded SIMMAD in 2008, amplified such an approach and systematized vertical contracts, giving industry even greater responsibility over an average ten-year period – sometimes longer for certain fleets, such as the Mirage 2000 (14 years) (2) and some older generation fleets.
– Streamlining of procurement procedures: current initiatives – such as the DMAé’s notification, on April 8th, 2024 of a “contract for the supply of UAVs and associated support services for intelligence purposes” to Survey Copter, EOS Technologie, Delair and Thales consortium (3) – echo existing mechanisms, known as Urgent Capability Acquisition or Urgent Operational Needs, that have been prevailing until now when a specific need was urgently felt on the theater of operations.
What’s different today in France, however, is the introduction of more structural measures designed to encourage manufacturers to accelerate their pace of production and deliver ahead of schedule (e.g. early delivery bonuses (4)). It will be interesting to see how this type of deal, which requires greater risk-taking on the part of the manufacturers (see for instance the thorny issue of who must fund sufficient stocks), will eventually develop in other sectors of the aeronautical industry, and what direct impact this will have on military aeronautical MRO.
– Securing the supply chain: this question is intertwinned with the more global theme of sovereignty, and comes up against the difficulty of reversing an economic policy that has operated for over thirty years on the basis of a “happy globalization”. Although the Covid-19 pandemic did serve as a wake-up call and contributed to greater caution in controlling suppliers, the race for strategic materials can only intensify as geopolitical tensions increase. This is in stark contrast to the Cold War era, when the post-World War II Allied nations had a relatively greater control over their industrial apparatus, including in terms of inventories and requisitions.
In fact, the measures recently announced in this area include an adaptation of the 1959 legislation in order to include today’s new threats (5), as well as enabling “the implementation of the nation’s international commitments in defense” (6) (especially regarding Ukraine). As far as military aviation MRO is concerned, the challenge is to secure the supply of spare parts and associated elementary components. This requires a complete mapping of resources, to avoid a situation identical to that of the United States with the F-35 and its dependence on certain Chinese components (7).
Last year, a French government analysis identified two hundred bottlenecks, or 4% of the companies making up the Defense Industrial Base (DIB). Alexandre Lahousse described the situation in an interview published in issue 7 of “Esprit Défense” in May 2023 as follows: “These companies are not failing links. They’re doing their part. It’s just that some of them may not be able to accelerate at the same pace as the others (…) These bottlenecks are currently being identified. The reasons may be diverse. Sometimes, production machines are already 100% utilized. Sometimes, the necessary human resources are insufficient. These difficulties can also be cumulative. We are putting in place appropriate solutions and partnerships. For example, we are working with the Ministry of the Economy, Finance and Industrial and Digital Sovereignty to enable these companies to benefit from plans like France 2030.” (8)
It is with that in mind that the “BPi defense booster” (9) has been launched. Twenty-eight SMEs producing or maintaining military equipment have been selected and “are now getting ready to implement a twelve-month support program combining personalized advice (…) designed to offer managers all the tools they need to meet the challenges of the war economy”. (10)
– Recruitment: producing more requires not only supplies, but also adequately trained personnel in sufficient numbers. For years, the aviation MRO sector in general has been particularly hard hit by a shortage of engineers and mechanics, both civilian and military. After years of benign neglect, the current policy of the French government is aimed at raising the profile of this sector among the younger generations, while the investments currently underway could make it more attractive. Only a surge in MRO manpower can give some credibility to the logic embedded in the concept of war economy. The creation of a strategic operational reserve and the development of partnership agreements with manufacturers (11) (such as those recently announced between Renault and the French National Guard) (12) could indeed partillay address this issue.
– Funding: even if the Covid ripple effects and current inflation have been complicating the economic recovery in a demand-driven aeronautics sector, such an increase in investments is certainly the major “disruptive factor” in France compared with previous decades. Not only have these investments improved the readiness of many aircraft, they have also encouraged an exponential innovation in some of today’s key sectors, such as artificial intelligence, 3D printing and quantum supercomputers (13). However, the real transition to a war economy – or defense economy readiness – suggests funding capacities far beyond the existing ones, and therefore a revision of the level of military expenditures. While it may not be possible to wait for the 2030 deadline of the LPM (French Military Program Law) launched this year, one may wonder if the French government will be able to meet such a requirement at a time when it is already severely constrained by a fast-increasing national debt, unless other public policies are reviewed.
Among the measures recently announced, however, one must highlight the following novelty, i.e. the implementation of measures to encourage the private banking sector to participate in such a so-called “war effort” (14). This means in actual fact enhancing a defense economy, which every society must prioritize as much in times of peace as in times of tension, just like any insurance policy designed to protect the values we care about, and which many Western nations have for too long taken for granted.
Footnotes
(1) See for example the background to the creation of SIMMAD >>> https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/McoRapport.pdf
https://www.senat.fr/rap/r07-352/r07-352_mono.html
(2) See for example: https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/soutien-les-contrats-verticalises-font-lentement-decoller-la-disponibilite-des-aeronefs-des-armees-901949.html
(4) “(…) a clause authorizing the client to request an increase in production rate of up to 50% without modifying the contract (…) is an incentive to build up stocks as soon as the contract is awarded, because the client is ensured he can sell them since we buy them”. (Nathan Gain, March 4, 2024 >>> https://www.forcesoperations.com/quelles-avancees-apres-18-mois-d-economie-de-guerre)
(5) https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/293533-defense-la-requisition-des-entreprises-privees-en-3-questions ; voir sur le décret de 1959 : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000517516/1959-01-08/
(6) « Economie de guerre » : en quoi consistent les « réquisitions » pour accélérer l’aide à l’Ukraine ?, L’Express, 26 mars 2024 (https://www.lexpress.fr/economie/economie-de-guerre-en-quoi-consistent-les-requisitions-pour-accelerer-laide-a-lukraine-)
(7) https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000517516/1959-01-08/
(8) “Industries must anticipate and invest in their production facilities now”, interview published as part of a more comprehensive feature (pages 34 to 42) in: https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/ministere-armees/esprit-defense-numero-7-printemps-2023.pdf
(9) https://evenements.bpifrance.fr/ami-accelerateur-defense-
(10) https://www.defense.gouv.fr/dga/actualites/lancement-laccelerateur-defense-partenariat-bpifrance
(11) https://www.archives.defense.gouv.fr/reserve/reserve-et-entreprises/partenariat-reserve-entreprise-defense/partenariat-reserve-entreprise-defense.html
(12) https://www.defense.gouv.fr/actualites/convention-muscler-reserve-operationnelle ; see also on this subject: https://ihedn.fr/2023/11/27/la-reserve-des-armees-pivot-des-forces-morales-de-la-nation/
(13) See for example >>> https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/04/22/l-ordinateur-quantique-sort-des-limbes_6229246_1650684.html
(14) See: https://www.vie-publique.fr/loi/293270-financement-de-lindustrie-de-la-defense-livret-proposition-de-loi ; https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl23-191.html