Source : CESA – Primo-analyse de l’emploi de la puissance aérienne israélienne en Syrie
Les suites de l’attaque terroriste du 07 octobre 2023, lancée sur le territoire d’Israël par le Hamas et ses alliés, continuent de bousculer le Moyen-Orient, et au-delà, de modifier l’équilibre stratégique régional. À partir de l’exploitation des informations disponibles en sources ouvertes, cette note présente une analyse de l’emploi de la puissance aérienne, en particulier israélienne, durant l’offensive des groupes insurgés qui conduit à l’effondrement du pouvoir syrien.
L’IASF mène une campagne aérienne, planifiée en amont et déclenchée de manière opportune, pour détruire l’arsenal militaire syrien et mettre la Syrie à « ciel ouvert » Le 8 décembre, l’IASF mène une campagne de frappes aériennes d’ampleur dans la profondeur du territoire syrien. Cette opération est conduite principalement par des avions de chasse qui, après avoir ciblé l’IADS, bénéficient d’une liberté d’action sans précédent dans le ciel syrien. Ce sont principalement les équipements et les infrastructures de l’armée arabe syrienne (AAS) et des proxies iraniens en Syrie, déjà considérablement affaiblis par les attaques conduites durant les semaines précédentes, qui sont frappés. La plupart des capacités de l’AAS étant détruites, l’IASF met à distance toute menace syrienne pour une durée appréciable.
Cette opération produit donc des effets au profit de la stratégie israélienne au Proche et au Moyen-Orient qui vise en particulier à tenir à distance ou détruire toute menace directe.
Une opportunité inédite née d’une succession d’événements en Syrie et dans la région
A partir du 28 novembre 2024, les forces rebelles implantées dans la région insurgée d’Idlib (R2I) lancent une offensive contre les forces armées syriennes et leurs partenaires (milices chiites dont le Hezbollah). Au fil de l’offensive terrestre, appuyée notamment par des drones, le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s’empare en priorité des bases aériennes syriennes, entravant considérablement les capacités de réaction syriennes. Si les forces aériennes syriennes et russes tentent d’endiguer l’offensive par des frappes sporadiques, la majorité des forces terrestres syriennes recule ou dépose les armes. La réaction des forces aérospatiales russes et des forces aériennes syriennes est très insuffisante pour empêcher l’effondrement, tel un château de cartes, du pouvoir syrien abandonné par ses soutiens traditionnels. Cette situation permet à Israël d’intervenir en Syrie sans risquer la moindre opposition.
Une campagne aérienne au cœur de l’objectif stratégique régional d’Israël : le renforcement de sa sécurité
Au cours des derniers mois, les forces israéliennes frappent tous azimuts l’« axe de la résistance » pro-iranien : Hezbollah au Liban et en Syrie, milices chiites et forces du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Syrie et en Irak, infrastructures stratégiques en Iran, Houthis au Yémen. Israël récolte les fruits d’une conjoncture favorable qui aboutit à l’effondrement du pouvoir syrien et en profite, de manière opportune, pour créer des conditions inédites dans la poursuite de sa stratégie régionale. (…)
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