A. Dupas et G. Huber
A. Dupas et G. Huber

Par Alain Dupas et Gérard Huber Troisième extrait du nouvel ouvrage paru chez Robert Laffont: La grande Rupture?

Ces dernières années, le développement des sciences et des techniques a connu une accélération extraordinaire, en particulier dans quatre domains clés: l’information, les biotechnologies, les nanotechnologies et les sciences dites «cognitives».” Quel est l’impact véritable de ces avancées sur la société et l’économie, sur chacun de nous, sur la planète tout entière ? »

Tel est le défi du dernier ouvrage d’Alain Dupas, physicien, et Gérard Huber, psychanaliste. Le chapitre 7 porte plus précisément sur la redistribution des cartes mondiales, notamment dans le domaine aéronautique et spatial, face à cette accélération technologique, et est publié sur ce site en cinq parties distinctes: dans ce troisième extrait, les auteurs soulignent les difficultés que risquent de rencontrer les pays occidentaux pour conserver leur avance dans le domaine aérospatial et examine les tenants de la “révolution robotique en marche”.

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La Grande Rupture

Chapitre 7 : Géopolitique au temps de l’accélération (troisième partie)

Les enjeux des « systèmes technologiques complexes » Un second domaine dans lequel les pays avancés ont et peuvent conserver un avantage par rapport aux puissances émergentes a été de fait abordé dans le chapitre 4 : il s’agit de la maîtrise du développement, de la production et de la mise en œuvre de « systèmes technologiques complexes », comme les avions, les fusées et les satellites, les centrales et les réseaux énergétiques, les réacteurs nucléaires, les armements de haute technologie, les équipements de santé, les superordinateurs, etc. Ces produits sont généralement qualifiés de « CoTS », suivant le sigle qui les décrit en anglais : « Complex Technological Systems ». Certes la Chine et l’Inde progressent sur certains fronts des industries techniquement complexes, comme l’aérospatial. Mais l’écart entre leurs compétences naissances et celles des Etats-Unis et de l’Europe reste considérable, comme le montre la répartition du marché aérospatial mondial. La Grande Rupture, page 225 Dans ce domaine particulièrement « complexe » l’Amérique du Nord, l’Europe et le Japon dominent 96 % de la production mondiale. Mais comment faire pour maintenir cette avance dans les « CoTS », qui sera l’un des grands instruments de la résistance économique des pays développés face à l’offensive des « BRIC » et autres « N-11 ». Il n’y a pas là non plus de recette miracle : il faut accentuer les efforts de « recherche-développement ». La France possède une excellente position internationale pour les systèmes technologiques complexes : l’aérospatial vient d’être cité mais il y a aussi les systèmes de transport ferroviaires (le succès du TGV est évident), les réacteurs nucléaires (pour lesquels la France est d’autant plus crédible qu’elle produit de cette manière 80 % de son électricité), les grandes infrastructures dans le bâtiment et les travaux publics (qui doivent prendre un tournant à la fois « high tech » et « vert » et qui constituent, non pas forcément sur le plan technique, mais sur les plans de l’organisation et de la gestion, des systèmes « complexes »). Il faut cependant faire attention à ne pas « s’endormir sur ses lauriers ». Pour les trains rapides, le Canada est un redoutable concurrent. Pour le nucléaire, la Russie (avec l’Allemagne) et le Japon (avec les Etats-Unis) pourraient l’être. Pour les « systèmes technologiques complexes », les Etats-Unis possèdent également une position très forte, notamment grâce au poids de leurs investissements dans le secteur de la défense, qui fait largement appel à des « CoTS ». En outre il faut souligner une évolution qui pourrait renforcer encore la situation américaine : la rencontre entre les technologies « NBIC » et les « CoTS », autrement dit la transformation que peuvent subir les « systèmes technologiques complexes » par une infusion massive de techniques issues des travaux sur les « NBIC ». Ce processus est déjà en cours pour les technologies de l’information, dont le rôle est de plus en plus grand dans les avions, les armements, les équipements de santé. Mais il n’est pas simple à réaliser, comme le démontre le cas du programme du gros porteur Boeing 787 « Dreamliner », censé révolutionner le transport aérien grâce à l’utilisation de technologies très avancées, principalement dans le domaine des matériaux. La structure presque entièrement en « composites[1] » de l’avion a posé d’énormes problèmes de mise au point, ce qui a largement contribué au retard de près de trois ans pris par le projet. L’avion de ligne de rêve est devenu l’aéronef du cauchemar pour l’avionneur américain, ce qui a été une chance pour son concurrent européen Airbus, empêtré dans des problèmes plus organisationnels que techniques avec son avion géant A380. La complexité des « CoTs » est multidimensionnelle : technologique mais aussi en matière de gestion. Un produit phare du 21ème siècle : le « robot » Même si elle est difficile, l’introduction massive des « NBIC » dans les « systèmes technologiques complexes » est, selon nous, l’une des évolutions industrielles les plus importantes du 21ème siècle, qui pourraient permettre aux pays développés de continuer à dominer un secteur clé et rémunérateur de l’économie mondiale. L’avenir de la croissance, donc de l’emploi et de la richesse, aux Etats-Unis et en Europe se trouve certainement sur ce créneau, à la rencontre entre ces deux domaines . Une grande « convergence » NBIC-CoTS, qu’il sera difficile aux pays émergents de maîtriser rapidement. Un produit qui réunit en son sein tous les aspects des technologies en accélération et de la complexité des systèmes devrait prendre une place considérable dans la société et dans l’économie dans les prochaines décennies : le « robot[2] », ou plus précisément le robot autonome et mobile. Le concept de robot se rapproche de celui d’ « automate », c’est à dire d’un mécanisme capable d’accomplir des actions programmées. D’abord œuvre d’art recherchée -l’homme mécanique de Jacques de Vaucanson (1709-1782) en 1738, jouait de la musique, puis au cœur d’applications industrielles au 19ème siècle- le fameux métier à tisser du lyonnais Joseph Marie Jacquard (1732-1754) en 1801. Les automates ont évolué et sont devenus les « machines -outil à commande numérique », que l’on trouve aujourd’hui dans toutes les grandes entreprises fabriquant des objets industriels, qu’il s’agisse d’automobiles, de camions, d’avions, de produits électroniques, informatiques ou électroménagers, d’armements, etc. Ces machines sont, comme leur nom l’indique, pilotées par des ordinateurs, qui peuvent utiliser directement pour fabriquer un objet les résultats des calculs de « conception assistée par ordinateur » (CAO) des ingénieurs. Autrement dit, de la conception à la production elle aussi « assistée par ordinateur » (PAO), il n’y a plus forcément d’intermédiaires. Les bureaux d’étude sont remplis de spécialistes travaillant sur des écrans à très haute définition avec des techniques de réalité virtuelle comme celles évoquées dans le chapitre 5. Les usines sont désertées par les ouvriers et les seuls personnels, très qualifiés, intervenant sont ceux qui entretiennent les automates programmables qui assurent la fabrication. Machine complexe, le robot à en effet encore besoin de l’être humain pour ses réparations… et naturellement pour sa création ! Il n’y a pas de véritable frontière entre les « machines-outils à commande numérique » et les « robots industriels », le plus souvent bras articulés avec de multiples « degrés de liberté » et une grande liberté de leurs mouvements – sur le modèle d’un membre humain – qui assemblent ou peignent les voitures. Mais, par leur côté anthropomorphique, les bras robotisés sont davantage les précurseurs des robots utilitaires et domestiques qui vont se répandre dans le monde des prochaines décennies et qui seront caractérisés par leur mobilité et leur flexibilité. Le mouvement a déjà commencé. Trois types de robots domestiques autonomes sont commercialisés : les aspirateurs, les tondeuses autonomes et les jouets, avec une « population » totale qui dépassera sept millions en 2010 (contre un peu plus de un million pour les robots industriels). Parmi les robots autonomes, on compte aussi les robots d’intervention dans des conditions ou des situations extrêmes, qui procèdent par exemple à des réparations dans des installations nucléaires radioactives ou bien à la destruction des bagages abandonnés dans les infrastructures de transport, ou bien encore la destruction de mines sur les routes piégées, ou même la récupération de blessés lors d’opérations militaires. Les satellites, les sondes spatiales, les véhicules automatiques d’exploration lunaire ou planétaire, appartienne aussi à cette catégorie, dans laquelle l’autonomie de fonctionnement va de pair avec la télécommande des opérations par des opérateurs humains. Le paradigme du « drone » Mais le type de robot mobile dont le succès récent illustre le mieux la nature de la révolution robotique en marche est le « drone » aérien : un avion sans pilote, qui peut accomplir des missions de reconnaissance mais aussi des attaques[3] avec des armes à feu, des missiles ou des bombes. Point crucial : le « drone » remplit des missions qui auparavant étaient l’apanage d’avions pilotés. Le robot remplace un être humain. . Les « drones » ne sont pas les premiers avions sans pilote : le V-1, la bombe volante de l’Allemagne nazie, puis des « avions-cibles », pour l’entraînement des pilotes de chasse et des unités de défense anti-aérienne des forces armées des grandes puissances les ont, entre autres, précédés de plusieurs décennies. Leurs précurseurs ont été utilisés dès la guerre de Corée, au début des années 1950, mais les versions actuelles, comme les « Predator » et « Reaper » américains, ont des capacités opérationnelles impressionnantes et s’avèrent plus efficaces que les avions pilotés…mais peut-être aussi plus dangereux pour les populations : les « dommages collatéraux » des attaques de « drone » au Pakistan et en Afghanistan sont importants, avec de nombreuses victimes civiles. Les Israéliens ont également des « drones » réputés et les Européens ont des programmes de développement en cours, mais sont manifestement en retard. L’importance croissante des « drones » correspond à une évolution décisive, qui a l’avantage pour les militaires de ne pas exposer de pilotes humains et qui annonce l’une des grandes mutations du 21ème siècle : le remplacement de l’être humain par des robots mobiles pour des tâches de plus en plus nombreuses : dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, dans les foyers domestiques et…sur les champs de bataille[4] ! Cela se fera bien sûr par étape : d’abord pour des tâches simples, comme le transport d’objets et de produits ; puis pour des tâches plus compliquées, comme l’assistance directe à des personnes malades, handicapées, ou très âgées, avec une autonomie réduite. On atteindra alors le stade où l’aspect « anthropomorphe » des robots jouera un rôle important. Des travaux sont d’ailleurs déjà conduits, principalement aux Japon et aux Etats-Unis, sur des robots ressemblant à un être humain. Une nouvelle industrie majeure A quel horizon les robots utilitaires et domestiques vont-ils pénétrer massivement dans l’économie ? Les problèmes technologiques sont encore importants : il faut intégrer des technologies avancées en matière de matériaux, de motorisation (allant jusqu’à la mise au point de « muscles artificiels » issus des nanotechnologies), de visualisation et de reconnaissance des lieux, des objets et des personnes, de navigation locale, d’interaction vocale et visuelle avec des humains, d’actions maîtrisées sur des individus, etc. Il s’agit vraiment du summum d’un système complexe mettant à profit le meilleur des sciences et techniques « NBIC ». Et c’est pourquoi la pénétration de ces robots sophistiqués, le cas échéant « à l’image de l’homme », sera progressive. Et c’est pourquoi aussi les Etats-Unis, mais aussi l’Europe et le Japon, ont une opportunité formidable de dominer le secteur des robots, qui d’ici 2050 devrait prendre une importance aussi grande, en terme d’applications et de production industrielle, que l’automobile au 20ème siècle. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un produit qui apporte une révolution considérable dans les modes de vie, dont le prix individuel sera élevé – justement, au départ, de l’ordre de grandeur du prix d’une voiture de haut de gamme (des dizaines de milliers d’euros) pour les usages domestiques – et la production de millions d’exemplaires par an. Un gigantesque marché ! Les rapports avec l’industrie automobile, en crise mais qui va rebondir avec ses virages « vert » et « low cost », sont nombreux. L’un des écueils sur la route du robot autonome est la source d’énergie, et les travaux effectués pour la mise au point de batteries légères et de forte capacité pour les véhicules électriques vont profiter directement aux robots du futur. D’autre part, la voiture s’automatise de manière spectaculaire, avec aujourd’hui l’apparition des dispositifs de parking sans intervention du conducteur, qui complètent les multiples services d’assistance au chauffeur, et demain des véhicules qui se guideront tout seuls sur autoroute, véritable « drones routiers[5] ». Les constructeurs automobiles pourraient-ils être, demain, des producteurs de robots ? On notera simplement que Honda, la cinquième entreprise du secteur, s’intéresse beaucoup aux robots humanoïdes, avec notamment son modèle « Asimo » qui présentait ses voitures en 2009 au salon de Genève. On notera aussi que l’industrie automobile est la première utilisatrice de robots industriels dans le monde. Le mythe de la convergence homme-machine L’importance future des robots, anthropomorphes ou non, peut conduire à s’interroger : ces machines, démontrant par leurs capacités à comprendre leur environnement et à interagir avec des êtres humains une certaine forme d’ « intelligence », pourraient-elles un jour acquérir une véritable « conscience » et rattraper, voire dépasser, les êtres humains sur le plan intellectuel ? Cette question rejoint celle de l’ « intelligence artificielle » (de sigle « AI » en anglais) des ordinateurs, qui constitue un sujet de recherche fondamentale en informatique, et se situe à la frontière entre deux des domaines « NBIC » : les « I » des technologies de l’information et le « C » des technologies Cognitives – ce dernier secteur comprenant les recherches sur le cerveau humain, qui peuvent inspirer les travaux sur l’ « AI ». Elle est longuement analysée par Ray Kurzweil (cf. Introduction) dans son livre sur la « singularité », avec une réponse positive : les cerveaux électroniques dépasseront, selon lui, les capacités du cerveau humain d’ici 2020. Le problème est de savoir de quelle capacité l’on parle. Pour certains types de calculs, effectués par des superordinateurs (cf. chapitre 4), les machines sont sans aucun doute bien supérieures à l’être humain, qui les a construites justement pour cela ! Mais pour ce qui est des fonctions cognitives supérieures, comme la «conscience » et la créativité, dont on est extrêmement loin d’appréhender la nature et la complexité, il en va tout autrement : elles constituent des propriétés « uniques » de l’être humain, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient en dehors du champ de validité des lois fondamentales de la nature. A cet égard, l’expression « intelligence artificielle » est trompeuse : l’intelligence de l’être humain et celle des « machines » sont aujourd’hui incomparables dans leur globalité. Les villes de 2050 seront probablement parcourues par de nombreux robots humanoïdes, comme on le voit dans le film magnifique « I, Robot » (« je, robot », ce qui implique un sens du « moi » chez le robot ») de Steven Spielberg, inspiré par les romans du grand écrivain de science fiction Isaac Asimov (1920-1992). Mais contrairement à l’argument de ce film, ces robots n’accéderont pas à la « conscience » d’eux mêmes. Ils ne seront que des assistants efficaces et précieux des humains. Et les machines ne prendront pas le pouvoir comme dans deux autres films célèbres de James Cameron, « Terminator : la revanche des machines » (1984) et « Terminator 2 : le jugement dernier » (1991), dans lesquels Arnold Schwarzenegger campe un fameux « cyborg[6] » venu du futur. La situation décrite dans le film « Robocop » (1988) de Paul Verhoeven est un peu différente : il s’agit d’un homme dont on a remplacé le corps par une machine. Ne s’agit-il pas de la limite extrême d’une évolution déjà évoquée dans ce livre, qui est le remplacement d’éléments du squelette (comme les hanches ou les genoux) ou d’organes, en totalité ou en partie, par des prothèses ou des organes artificiels ? Ce pourrait être le cas si l’on était capable de remplacer aussi le système nerveux. Une « conscience » sans corps est-elle concevable ? D’une certaine manière, le cas des victimes du « syndrome de l’enfermement[7] », révélé au grand public par le livre « Le scaphandre et le papillon[8] » pourrait faire penser que cela est possible. Mais à quel prix ? Le héros de « Robocop » n’est d’ailleurs pas particulièrement heureux de sa situation d’ « homme-machine » Les quelques films évoqués le démontrent : les robots inspirent les auteurs et les réalisateurs de science-fiction et l’on ne peut qu’admirer l’esthétique de l’androïde créé pour le « Metropolis » (1927) de Fritz Lang ou du « Robby » du « Planète interdite » (1956) de Fred McLeod Wilcox. Mais sur ce sujet comme sur d’autres il faut raison garder : les robots sont et resteront des machines, produit d’une industrie qui deviendra puissante. S’agira-t-il de la grande industrie du 21ème siècle ? De l’une des plus grandes, sans aucun doute.


[1] Les matériaux composites, très légers, ont remplacé les métaux dans de nombreuses structures. Ils sont constitués par une « matrice » plastique renforcée par des fibres qui peuvent être de différentes natures – comme les fibres de carbone par exemple. Ils n’appartiennent pas stricto sensu au domaine des « nanotechnologies » mais il est certain que celles-ci joueront en rôle dans les composites du futur, et conduiront à la mise au point de matériaux encore plus révolutionnaires que les « composites », à base de « nanotubes » par exemple. [2] Le mot « robot » vient du tchèque où il signifie travailleur dans un sens proche du mot esclave. Il aurait été utilisé pour la première fois en 1920 par l’écrivain d’origine tchèque Karel Capek dans la pièce de théâtre «Rossum’s Universal Robots». [3] On parle alors de « Killer Drone » (« Drone » tueur). Pour les neuf premiers mois de 2009, les estimations sont de plus de 400 militants islamistes tués au Pakistan par des attaques de « drones » américains, parmi lesquels un important dirigeant, Baitullash Mehsud. [4] Après le « drone » dans les airs, y aura-t-il un jour un « automate soldat », capable de remplacer un fantassin humain ? La réponse est positive mais l’échéance est lointaine car les missions confiées aux forces militaires, en particulier dans les zones de guérilla au proche Orient ou en Afrique, sont complexes et nécessitent un jugement et des décisions rapides qui resteront l’apanage de l’être humain pendant des décennies. Mais le soldat humain est de plus en plus équipé de technologies avancées, comme des protections en matériaux « high tech », des systèmes de navigation et de communications sophistiqués, des systèmes de vision infrarouge, etc. : on peut vraiment parler de « guerrier digital ». Cela étant, une mission hélas simple pourrait être rapidement confiée à des robots : tuer. Après le « killer drone », le « robot sniper » ? Il aura une efficacité redoutable : le robot visera bien et n’aura pas d’états d’âme. [5] La DARPA, l’agence de recherche avancée du Pentagone aux Etats-Unis, organise chaque année une compétition dans laquelle des véhicules automatisés (en pratiques des voitures commerciales bardées de détecteurs optiques, de radars, d’ordinateurs, etc.) font la course, sans conducteur, dans des environnements routiers ou urbains. Des étudiants du MIT (« Massachusets Institute of Technology », de Cambridge, près de Boston – l’un des hauts lieux de la recherche en robotique dans le monde) participent par exemple à cette course, qui est une excellente occasion de faire progresser la technique. [6] « Cyborg » signifie « organisme cybernétique » et le mot a été introduit par M.E. Clynes et N.S. Kline en 1960, au début de la conquête de l’espace, pour décrire un être humain transformé pour survivre dans des environnements extraterrestres. Il est d’ailleurs utilisé de façon impropre dans les films « Terminator » dont le héros éponyme n’est pas un homme « amélioré » mais un vrai robot, utilisant simplement des tissus organiques dans sa construction. [7] Syndrome neurologique très peu fréquent dans lequel le patient est éveillé et totalement conscient mais soufre d’une paralysie complète et ne peut bouger que les paupières. [8] Jean-Dominique Bauby, Robert Laffont, 1997.