Retex Harmattan :  les 3280 heures de vol du Groupe de Ravitaillement en Vol « Bretagne »

Entretien avec le Lieutenant-Colonel Bottero, Commandant du GRV
Par Sandra Chenu-Godefroy

09/12/2011 – En totalisant pas moins de 3280 heures de vol pour l’opération Harmattan – l’équivalent de plus de 50% de l’activité annuelle de l’escadron -, le Groupe de Ravitaillement en Vol 02.091 « Bretagne » basé sur la BA 125 Istres a été un pivot essentiel de l’action française en Lybie.

 

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Pendant Harmattan, le GRV aura fonctionné à raison d’un taux d’activité supérieur à la moitié de son activité annuelle. Crédit photos : Sandra Chenu-Godefroy,  août 2011  


Avec l’opération Harmattan, le Groupe de Ravitaillement en Vol s’est retrouvé sur trois terrains d’opération extérieure majeurs de façon simultanée, à savoir  le Tchad, l’Afghanistan, et la Lybie. La totalité de la flotte du GRV (14 Boeing C-135) à donc été mise à contribution entre le 19 mars et le 31 octobre 2011 pour ravitailler plus de 2580 aéronefs (dont une moitié d’avions français) dans le ciel lybien. Sur l’ensemble de l’opération Harmattan, 20% du ravitaillement ont été assurés par les Français, le reste étant fourni notamment par les Américains.

Le rythme soutenu des vols, jusqu’à six sorties journalières au plus fort de l’engagement, a créé une surcharge de travail en terme d’entretien (les Visites Périodiques (VP) ont lieu toutes les 200 et 400 heures de vol). Réalisées en temps normal sur la base d’Istres par l’Escadron de Soutien Technique Spécialisé 15.093 en charge de la mise en œuvre et de la maintenance des avions de ravitaillement en vol. Ce supplément de travail n’a pas pu être absorbé en totalité par ce dernier – notamment en raison de l’espace limité de ses hangars – et certaines de ces visites ont donc été externalisées chez l’industriel à Nîmes.

Alors que l’opération Harmattan est terminée, un retour d’expérience à deux niveaux peut être observé:

  • (1) malgré une flotte vieillissante, 98% des missions qui lui ont été confiées ont été réalisées avec succès. Les six sorties journalières effectuées au plus fort des opérations ont été possibles grâce aux appareils disponibles sur la base et à une procédure d’échange entre C-135 dès qu’une panne était détectée.  Le Lieutenant-Colonel Bottero tient cependant à rappeler que ces exceptionnelles performances en terme de disponibilité des appareils n’ont été possibles qu’à raison d’un coût humain élevé, grâce à l’investissement personnel des mécaniciens notamment.
  • (2) Cette fatigue des personnels a été anticipée notamment grâce au RETEX sur la fatigue humaine fourni par les services médicaux, lesquels ont préconisé une période de congés estivaux de trois semaines pour reposer des personnels travaillant aussi bien de jour que de nuit à un rythme particulièrement soutenu. Mais, facteur nouveau,  ces derniers ont du affronter parallèlement la gestion du quotidien et leur mission OPEX, ceux-ci restant basés à Istres au contact de leurs familles le jour tandis qu’il volaient dans le ciel lybien la nuit.


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Références complémentaires