(Par Jean-Marc Tanguy) – C’est une première : le patron du service industriel de l’aéronautique (SIAé), Patrick Dufour, sera entendu par la commission de la défense, le 5 juillet prochain, pour présenter un secteur quasi inconnu du ministère de la Défense, rattaché à l’armée de l’Air et à vocation inter-armées.
Le SIAé y pèse pourtant de plus en plus lourd : son rôle a été confirmé dans le soutien de tous les aéronefs de nouvelle génération (Tigre, Caïman et Caïman Marine, Atlas), en parallèle d’investissements dans l’outil productif, pour accueillir ces nouveaux venus. Il a aussi contribué à la remise en vol des dix premiers Rafale Marine, en travaillant directement dans la maquette numérique de Dassault Aviation.
Le service va aussi remplacer le Portugais OGMA, qui depuis une douzaine d’années, n’a pas réussi à générer une disponibilité suffisante pour les Hercules de l’armée de l’Air. Ce changement de prestataire intervient alors que cette flotte va connaître un rétrofit visant à les prolonger, sans doute au-delà de 2025.
Il est aussi au cœur de la demande de l’armée de l’Air de bénéficier de plus de disponibilité pour ses Mirage 2000D, et devrait logiquement assurer une partie du rétrofit à mi-vie des Mirage 2000D. Ses capacités en interne ont permis le développement de composants ou de systèmes complets originaux, comme le support d’armement assisté (SAA), conçu à Cuers.
Profondément refondu – si ce n’est viabilisé – sous l’autorité de Patrick Dufour, le SIAé a connu néanmoins quelques grosses tensions sur la flotte des ATL-2, très utilisée, et sur certains aéronefs de nouvelle génération, lesquels ne reçoivent pas les pièces dans les délais (Caïman, Atlas) de la part du constructeur d’origine.
Crédit photo : les retards de livraison de pièces par le constructeur de l’appareil ont décalé les livraisons des visites périodiques de Caïman Marine, entretenu à Cuers © JM Tanguy, 2015