(Par le Lieutenant-Colonel (R) Pascal Podlaziewiez) – Pour répondre au besoin de l’armée de Terre de remplacer les missiles MILAN en service depuis 1973, la Direction générale de l’armement (DGA), fin 2013, a notifié un marché à la société MBDA pour le développement et la production du missile de nouvelle génération.
Le nouveau système de missile devait répondre à plusieurs critères, Tout d’abord il fallait un système pérenne sur une durée de 20 à 30 ans. Les fonctions de « tire et oublie » avec la capacité « homme dans la boucle » et de « tir en espace clos » étaient impératives, avec la notion de « maîtrise des dommages collatéraux ».
Le poste de tir numérique à haut débit utilise la technologie du Giga Ethernet. L’imagerie en haute définition est transmise en temps réel grâce à la fibre optique. Deux trajectoires sont possibles : l’une « direct attack » (trajectoire basse) et l’autre dite « top attack » ou « en chandelle» (trajectoire haute).
Pouvant être tiré en espace confiné, le missile d’une portée de 4000 m est équipé d’une tête militaire polyvalente (charge creuse en tandem) et a un haut pouvoir de perforation, anti-char et anti-infrastructure. La charge perce plus de 100 cm d’acier.
Le MMP, conçu pour l’infanterie, sera également intégré dans les véhicules tactiques « Scorpion ». Le développement actuel de l’Engin Blindé de Reconnaissance et de Combat (EBRC) Jaguar prévoit l’intégration du MMP sur sa tourelle T40. Le Jaguar emporterait deux munitions sur rampe et deux autres munitions en soute.
L’armée de Terre devrait être dotée de 400 postes de tir et 2 850 missiles. Les premières livraisons qui débutent cette année verront la mise en place de 50 postes de tir et 150 missiles pour un déploiement et un emploi en opération extérieure.
Photos © MMP, Bourges, January 26th 2017, MBDA/Laurent Guichardon
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