(source : le JDD)

Il a remis sa démission le 19 juillet à 8 heures du matin et le soir, à minuit, il avait quitté son bureau. La décision avait été prise cinq jours plus tôt et elle était “irrévocable”. “Le devoir l’exigeait”, nous confie le général Pierre de Villiers, sanglé dans sa tenue civile cravatée, lui qu’on a toujours vu en uniforme, tenue ordinaire ou treillis. Son appartement de fonction, il l’a déménagé en quelques heures. En attendant de se “rapatrier” en Vendée, l’ancien chef d’état-major des armées a logé chez son vieil ami Didier Bolelli, ex-patron de la Direction du Renseignement militaire devenu le patron de l’agence de sécurité Géos, un frère d’armes rencontré dès 1973 sur les bancs du Prytanée de La Flèche.

Revenu sur ses terres quelques jours après son départ, Pierre de Villiers prend deux décisions. Créer un cabinet de conseil pour entamer une nouvelle vie professionnelle et écrire le livre qu’il porte en lui “depuis des années”. Le 23 juillet, lui qui n’a connu que l’informatique militaire du fait de sa fonction s’achète un Mac qu’il apprend à utiliser. Son épouse, la mère de ses six enfants, lui cède aimablement et provisoirement le “bocal”, cette verrière qui lui sert d’atelier de peinture. Le livre n’est pas très compliqué à écrire et il n’y aura pas de relecteur. Par souci de discrétion et de l’engagement pris avec son éditeur Fayard et parce que tout est déjà là. Cela fait des années que le général s’exprime en public, dans des enceintes civiles ou militaires. Budget, stratégie, opérations, auditions devant le Parlement, forums et colloques, interviews à la presse, Pierre de Villiers ne s’est jamais vraiment contraint dans l’expression. Mais les Français du monde civil qui ont échappé à toutes ces prises de parole vont pouvoir cette fois le lire et, peut-être, le comprendre.

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Photo Reuters