Par Romain Petit –  Un point sur les organes de lutte contre le narcotrafic

Plusieurs organes existent (internationaux et nationaux) pour lutter contre le narcotrafic.

A l’échelle internationale, il existe ainsi  :

  • l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime – ONUDC (en anglais United Nations Office on Drugs and Crime) – est un organe du secrétariat des Nations unies dont le siège est basé à Vienne en Autriche. Fondée en 1997, par la fusion du Programme des Nations unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) et du Centre pour la prévention internationale du crime des Nations unies (CPIC), l’organe fut initialement appelé Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime et rebaptisé ONUDC en octobre 2002.
  • l’Organe international de contrôle des stupéfiants (ou OICS) est un organe technique de l’Organisation des Nations unies. Il est chargé de contrôler le respect des conventions (1961, 1971 et 1988) de l’ONU réglementant les stupéfiants et leurs précurseurs. Son rôle consiste également à proposer des sanctions vis-à-vis des pays ne respectant pas ses conventions.
  • Interpol permet une coopération internationale notamment pour des services de police comme l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) dont dépend la brigade des stupéfiants en France.
  • Des accords internationaux, tels que l’accord de San José (2003) pour la région des Caraïbes, facilitent par ailleurs la coopération et la communication entre États en vue de la répression du trafic illicite maritime et aérien de stupéfiants.
  • Au niveau européen, il existe également un comité européen de la lutte anti-drogue.
  • Enfin, les États-Unis, la France, les Pays-Bas, l’Espagne, le Venezuela et la Colombie coopèrent dans le cadre de la Joint InterAgency Task Force-South, une force opérationnelle militaire, basée à Key West, en Floride, chargée de surveiller le trafic aérien et maritime de stupéfiants.

Au niveau national, chaque Etat dispose de ses propres structures et moyens :

L’administration la plus célèbre de lutte anti-drogue est la fameuse Drug Enforcement Administration (DEA). Créée par Richard Nixon qui considérait le trafic de drogue et les narcotraficants comme l’ennemi n°1 des Etats-Unis, la DEA est une agence fédérale américaine chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues aux États-Unis.

En ce qui concerne la France, ses moyens dans le domaine de la lutte contre la drogue sont coordonnés depuis 1982 par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA). La MILDECA est une structure légère composée de fonctionnaires mis à disposition par les administrations concernées par la politique de lutte contre la toxicomanie au plan national. Elle travaille en collaboration avec l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT – le représentant français du réseau européen REITOX), mais aussi avec la Direction générale de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et du développement international (DGM) du ministère des affaires étrangères, les magistrats du ministère de la justice, de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) du ministère de l’intérieur qui est chargé de la coordination de l’ensemble des administrations françaises participant à la lutte contre le trafic de stupéfiants (police, gendarmerie, douanes), de la Direction générale des douanes (DGDDI) et de l’Organisme chargé du traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN), qui dépendent de Bercy. L’armée française est elle aussi engagée dans la lutte contre le narcotrafic via la Marine nationale, qui intervient dans la saisie des stupéfiants à la fois dans les eaux nationales françaises et dans les eaux internationales notamment dans la zone Antilles-Guyane.

Illustration © https://www.enm.justice.fr/actu-14102019-addictions-et-delinquance-la-justice-resolutive-de-problemes