Partenariat UTT Instrumentalisation et lutte du narcotrafic par les Etats

Une étude réalisée par Amir Sebhi, Benjamin Fedida, Laurene Mennad et Julien Mauler

Sous la direction du Docteur Romain Petit, enseignant au sein du Master IMSGA de l’Universite de technologie de Troyes (UTT)

Introduction de Romain Petit
Le narcotrafic gangrène nos sociétés et ce d’autant plus que l’économie qu’il génère est une économie mondialisée qui a su s’adapter à toutes les évolutions de la globalisation. Propagateur d’une violence et d’une insécurité polymorphe, le narcotrafic engendre avant tout de la détresse sociale et n’enrichit que ses dirigeants. De plus, il détruit la vie démocratique et économique des pays au sein desquels ils prospèrent. La multiplication des règlements de compte dans la ville phocéenne en France, la terreur qu’inspire la « Mocro Maffia » (organisation mafieuse marocaine) aux Pays-Bas, ou encore la corruption endémique et la faillite de l’Etat de droit qui règnent au Mexique sont autant d’exemples des effets néfastes de ce fléau, dont malheureusement la liste est loin d’être exhaustive.

D’après l’Organisation mondiale de la santé, le trafic de stupéfiant est le troisième commerce dans le monde derrière le pétrole et l’alimentation et juste devant celui des armes et des médicaments. En quarante ans, la production mondiale de la drogue a en effet littéralement explosé. L’ONUDC – Office des Nations Unies contre la drogue et le crime – estime que durant les dix dernières années, les saisies de drogue ont doublé ce qui signifie, par extension, que le narcotrafic ne cesse de se développer. Les estimations du chiffre d’affaires mondial de stupéfiants sont très variables, mais la moyenne de ces dernières se situe autour de deux cent soixante-dix milliards d’euros par an. Les victimes d’overdose à l’échelle de la planète dépassent quant à elles deux cent mille morts par an.

Le travail d’initiation à la recherche réalisé par Amir Sebhi, Benjamin Fedida, Laurene Mennad et Julien Mauler, tous quatre étudiants au sein de l’Université de technologie de Troyes (UTT), porte sur l’instrumentalisation et la lutte du narcotrafic par les Etats. En choisissant de remonter aux Guerres de l’opium jusqu’à nos jours pour étudier ce fléau, ce travail permet de prendre un recul critique et historique sur cette question vitale pour nos sociétés : on comprend en particulier à quel point le narcotrafic est une arme à multiples tranchants, dont on ne perçoit pas toujours ni la portée, ni l’incidence, ni l’instrumentalisation qui en est faite.

Il n’est pas exagéré de dire que le narcotrafic contribue très clairement à la déstabilisation géopolitique de nombreux pays voire de zones géographiques entières comme c’est aujourd’hui le cas dans les Caraïbes, l’Amérique centrale et dans la bande sahélo-saharienne. A côté des deux narcotrafics majeurs que sont ceux de la cocaïne et de l’opium émergent depuis quelques années celui des drogues de synthèse, très présentes au Mexique et en Chine. Le funestement célèbre fentanyl fait partie de cette nouvelle offre, dont le trafic pourrait servir d’autres intérêts que ceux purement mercantiles des trafiquants ainsi que l’expliquent les jeunes auteurs de cette étude dont la version PDF est téléchargeable via le lien ci-dessous.

 

Instrumentalisation et lutte du narcotrafic par les Etats >>> Rapport UTT narcotrafic ETE 2023