Par Linda Verhaeghe – Créée en 2017, l’entreprise Diodon Drone Technology (DDT) est à l’origine née d’un projet étudiant, dont l’objectif était de se filmer en train de faire du surf. Une initiative qui, à l’occasion d’une rencontre avec des opérateurs des forces spéciales françaises, a suscité l’intérêt du Commandement des opérations spéciales (COS). Le drone était de fait présent lors du salon des forces spéciales Sofins cette même année. Aujourd’hui, Diodon Drone Technology fourni l’ensemble de la chaîne de valeur : drone, radiocommande, interface de pilotage, pièces de rechange et kit d’intégration embarcation.

Jeune start up spécialisée dans la conception et la production de drones aériens pour les environnements côtiers et maritimes, Diodon Drone technology a développé le « Diodon HP30 », seul appareil spécifiquement adapté aux contraintes de ce milieu. Son application se révèle duale, puisque l’engin est à la fois conforme aux besoins de l’industrie offshore, mais aussi à ceux de la sécurité civile, ou encore des forces armées, par exemple dans le cadre de missions de surveillance, de sauvetage, ou de lutte contre les activités illégales en mer.

Diodon Drone Technology étant aujourd’hui un des seuls constructeurs à développer un drone spécifiquement adapté aux environnements côtiers et maritimes, le « Diodon HP30 » a suscité l’intérêt non seulement d’organismes de sécurité civile européens,  mais aussi d’autres forces spéciales européennes.

« Le Diodon HP30 constitue ce que l’on pourrait appeler un drone compagnon, élaboré pour s’intégrer à toute embarcation et conduire une large palette de missions de reconnaissance d’élongations variées, telle une paire de jumelle déportée », résume Quentin Bizot, responsable commercial de l’entreprise. Au mois de mai dernier, il a d’ailleurs fait l’object d’une expérimentation depuis un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de la Marine nationale française. Il est également en phase exploratoire dans une perspective de déploiement pour des missions de lutte antipollution et d’assistance à navire en difficulté.

D’encombrement ultra réduit et étanche à cent pour cent, ce drone a la particularité d’être gonflable et capable de voler jusqu’à trois nautiques (soit environ 5,5 km) : « le Diodon HP30 vole dans des endroits et des conditions où les autres drones ne le peuvent pas : sous la pluie et même dans l’eau. Il est en outre le seul à être conçu pour faire face non seulement à l’eau, mais aussi au vent, ou encore au sel marin et à la corrosion que celui-ci peut engendrer », précise Quentin Bizot.

Installée à l’occasion de Milipol 2023 sur l’espace du Groupement des industries françaises de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (Gicat) dont elle est membre, la société Diodon Drone Technology fait partie de ces jeunes start-ups françaises qui permettent au secteur de la sécurité et de la défense d’être à la pointe de l’innovation technologique.

Alors que les enjeux qu’implique le milieu maritime vont crescendo – risques de confrontation stratégique dans un environnement où les frontières sont moins bien définies que sur terre, surveillance des espaces, problématiques énergétiques notamment liés à l’éolien en mer, questions alimentaires par rapport aux ressources halieutique, etc – et que la volonté de disposer d’une industrie souveraine en France s’affirme, le président de Diodon Drone Technology, Antoine Tournet,  espère  « bénéficier de cette dynamique de souveraineté,  alors que la capacité de développement de DDT, et donc la capacité à accompagner les forces et les enjeux de demain, dépendent en partie des financements extérieurs ».

Photo © Linda Verhaeghe, Milipol, 15 novembre 2023