(source: La Tribune)
Le traitement médiatique des récentes agressions de forces de l’ordre a nourri l’idée d’une population des banlieues comme réfractaires à l’ordre et aux différents symboles de l’Etat-nation. De nombreuses études ont démontré que les métiers militaires représentent des voies d’insertion professionnelle particulièrement prisées pour des groupes minoritaires faiblement diplômés, en déficit de capital social ou encore victimes de discriminations sur le marché de l’emploi traditionnel.
Les populations qui habitent les banlieues françaises – médiatiquement dépeintes en « territoires perdus de la république » – sont souvent présentées comme réfractaires à l’ordre et aux différents symboles de l’État-nation. Les sifflets émis contre la Marseillaise lors des confrontations footballistiques opposant la France et ses anciennes colonies en constituent l’une des manifestations les plus remarquables.
De même, les émeutes qui agitent épisodiquement les zones urbaines ont souvent pour étincelle des accrochages entre jeunes issus de l’immigration et policiers. D’autres catégories de fonctionnaires (pompiers…) déplorent eux aussi les tensions et violences que cristallise leur présence lors de certaines interventions. La conjugaison de ces phénomènes accrédite l’idée d’une altérité presque irrémédiable entre ces segments de population et les agents en uniforme. En partie justifiée, cette représentation demande néanmoins à être nuancée quand il s’agit de l’uniforme militaire.
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