Interview du sous-lieutenant Julien de la promotion Maurice Genevoix de l’EMAC
Après une année passée au sein de la toute nouvelle école de formation de l’Académie de Saint-Cyr Coëtquidan (l’EMAC), le sous-lieutenant Julien a bien voulu nous faire part de ses impressions de jeune officier tout juste sorti d’une année de formation riche en événements.
Pouvez-vous vous présenter succinctement ainsi que votre cursus académique ?
Je suis le Sous-Lieutenant Julien, j’ai 25 ans et je suis originaire de Lorraine. A la suite de l’obtention de mon baccalauréat en 2013, je réalise une licence dans le domaine de la gestion des risques et des crises au sein de l’Université de Paris XIII. Particulièrement intéressé par les métiers de la sécurité-civile et de la défense nationale, je réalise de nombreux stages et un apprentissage à la croisé des regards entre professionnels et scientifiques . Le développement d’une société de l’instant et du mouvement crée de nouveaux risques qui exigent une approche globale à la fois dans l’analyse stratégique et dans la planification des menaces potentielles. C’est donc dans ce sens et riche d’un parcours interdisciplinaire que je réalise un Master II au sein de l’Université de Technologie de Troyes (UTT) ‘risques et environnement’ spécialité Ingénierie et Management en Sécurité Globale et Appliquée. Tout en parallèle de mes études, je m’inscris dans un projet professionnel à servir chez les sapeurs-pompiers volontaires en Moselle, ainsi qu’au sein de la réserve opérationnelle sur un poste d’officier en état-major à Paris. En septembre 2020, je signe mon engagement à servir au sein des officiers de l’Armée de Terre en intégrant le 4e bataillon qui deviendra en cours de scolarité la nouvelle École Militaire des Aspirants de Coëtquidan (EMAC).
Vous avez intégré la toute nouvelle EMAC (école militaire des aspirants) de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan en septembre 2020. Comment s’est déroulée cette année de formation ?
La formation s’est articulée autour de 47 semaines d’apprentissage dans les domaines du comportement militaires, de la connaissance du métier des armes, de l’aisance dans le commandement et bien entendu dans la maitrise de la tactique militaire, élément fort de notre temps de chef de section à venir. La transition entre l’ESM4 et la troisième nouvelle école offre depuis la rentrée des nouveautés et des renforcements d’axes. En effet, la création d’un nouveau module Culture Militaire et Art de la Guerre (CMAG) est finalisé par la rédaction d’un mémoire de recherche débouchant sur l’obtention d’un diplôme Mastère spécialisé « leadership et commandement». De plus, l’aguerrissement militaire via la réalisation du stage moniteur commando CNEC jonche les différentes étapes de notre formation.
Combien d’élèves officiers ont-ils été formés au sein de l’EMAC cette année ? quels sont leurs profils ?
L’EMAC a pour mission principale de former pas moins de 1000 officiers d’active et de réserve de l’armée de Terre ou appartenant à d’autres entités et services partenaires comme par exemple polytechnique, la gendarmerie, le SEO… Les officiers d’active sous contrat se répartissent en trois filières : les OSC-E (encadrement), les OSC-S (spécialistes) et les OSC-P (pilotes). Au sein de ma filière (OSC-E), les profils des 150 incorporés sont sommes toutes variés. En effet, de par notre cursus riche et varié (82% titulaire d’un BAC+5) nous pouvons retrouver d’anciens ingénieurs, d’universitaires dans le milieu des relations internationales, de la gestion des crises, des finances, du droit ou encore de l’histoire.
Quels ont été les moments forts de votre année de formation ?
Plusieurs moments marquants interviennent dans l’année entre la cérémonie de signature de nos contrats le 12 septembre dernier à l’école militaire en présence de madame la ministre et le défilé du 14 juillet à Paris clôturant avec éclat et beauté notre année de formation. Cette année et entrecoupée de grands événements comme notre baptême de promotion, notre adoubement, le stage en régiment…
Comment s’effectue le brassage entre les différentes écoles de l’académie militaire ? avez-vous des moments d’échanges et de formations communes avec les élèves officiers de l’ESM et de l’EMIA ?
Durant notre année au sein de l’académie militaire de Coëtquidan, des moments de brassages s’effectuent, comme par exemple des rencontres sportives, des stages en commun (CNEC), des amphithéâtres de cours permettant d’échanger sur nos origines d’armes et d’avancer vers le même objectif commun.
Votre parrain de promotion est Maurice Genevoix. Lui avez-vous rendu un hommage particulier cette année ?
La cérémonie du baptême de promotion est venue souder notre promotion, un lien indétectable entre nous, jeune officier, et notre illustre parrain le Sous-Lieutenant Maurice Genevoix. Tout au long de l’année, et sous forme d’un circuit tradition, nous avons rendu hommage en revenant sur ses traces aux Éparges, en accompagnant l’entrée des cendres au panthéon en novembre dernier ou encore en faisant vivre sa mémoire
Dans quelle arme allez-vous faire votre école d’application ? Qu’est ce qui a motivé votre choix ?
A la suite de mon année de scolarité à l’EMAC, j’ai fait le choix de rejoindre l’arme du Génie. Cette arme qui renforce quotidiennement dans ses missions d’engagement et ou sa vocation est d’organiser, de construire, de valoriser mais surtout de servir en tout temps et en tous lieux correspond parfaitement à mes principes. Je souhaite pouvoir, à la suite de cette scolarité, rejoindre les métiers de la sécurité (Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, FORmation Militaires de la Sécurité Civile…)
Quels conseils donneriez-vous à un jeune diplômé souhaitant postuler pour rejoindre l’EMAC et quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour réussir une bonne intégration ?
Mon conseil est la persévérance dans la ténacité de cette scolarité riche et rigoureuse. Plusieurs qualités me viennent à mon sens comme l’enthousiasme, l’humilité, l’audace, le contact humain et savoir discerner dans la complexité.
Comment vous projetez vous dans votre carrière de futur officier ?
Dans un futur proche et à la suite de ma division d’application je vais accéder au grade de lieutenant avec des missions de chef de section. L’évolution sera alors en fonction de multiples paramètres. Depuis quelques années, l’École de guerre permettant d’accéder à des grades et fonctions d’officier supérieurs est ouverte aux officiers de l’EMAC.
Propos recueillis par Romain Petit
Photographie telle que figurant sur le site: https://www.cidj.com/orientation-metiers/secteurs-a-decouvrir/armee-de-terre-la-vie-militaire-a-la-loupe