Par Jean-Marc Tanguy

Vue d'ensemble de l'USS Entreprise (CVN-65) premier porte avion nucléaire américain

USS Entreprise (CVN-65) premier porte avion nucléaire américain (Photos: US Navy / USS Entreprise)


07/04/2011 – La visite d’une délégation française à bord du porte-avions nucléaire CVN-65 Enterprise a permis de mesurer la densité actuelle de la coopération franco-américaine en matière navale. Par delà ce qu’elle était déjà, traditionnellement, notamment entre les deux aéronavales

Les pilotes de l’aéronavale française sont formées l’appontage à NAS Meridian, Mississipi. L’an dernier, les deux marines ont démontré la capacité à changer un réacteur sur un Rafale, sur un porte-avions américain. De telles démonstrations d’interopérabilité devraient encore se multiplier.

Elles se traduisent aussi par des échanges accrus de personnels, avec les informations qui vont avec.

Dans le domaine de la formation, un Lieutenant-commander (capitaine de corvette) de l’US Navy sera déployé avec le BPC Mistral comme instructeur, pendant la campagne Jeanne d’Arc qui est parti en océan Indien fin février. Un professeur américain de l’école navale avait déjà, le 14 juillet 2010, défilé sur les Champs-Elysées.



Pilote américain lors des répétitions du défilé du 14 juillet 2010 (Photo: Sandra Chenu Godefroy)

Pilote américain lors des répétitions à Satory du défilé du 14 juillet 2010 (Photos: Sandra Chenu Godefroy)



Deux officiers de l’US Navy suivent aussi actuellement les enseignements de l’Ecole de guerre à Paris, au sein de la promotion « Général de Gaulle ».

Un américain de la 6e flotte est aussi engagé au sein de l’état-major de la FRMARFOR (force aéromaritime de réaction rapide).

Traditionnellement,  c’est un américain qui veille sur les catapultes (américaines) du porte-avions Charles-de-Gaulle. On raconte que la précieuse graisse servant à la lubrification des équipements serait, régulièrement échangée contre du vin français. Les livraisons n’ont en tout cas jamais défailli, y compris pendant la période difficile consécutive à la brouille irakienne (2003).

A bord du Charles de Gaulle figure en outre un officier inséré au sein de l’état-major. Un pilote de l’US Navy vole, en outre, au sein de la flottille 17F, sur Super Etendard modernisé. Marque de confiance, c’est lui qui est allé chercher à Kandahar début décembre un appareil qui avait connu quelques soucis hydrauliques.

Dans le domaine très secret de la lutte antidrogue, un Français est placé en échange au CJTSOUTH/F, à Key West (Floride) : la France a, pour sa part invité les Etats-Unis à fournir un expert pour le CECLAD-M de Toulon, en charge du renseignement antidrogue en Méditerranée.

Mais le signe le plus évident réside sans nul doute dans la présence d’un officier américain au sein du Centre de Planification et de Conduite des Opérations (CPCO), le cœur du cœur de l’état-major des armées. C’est sur cet officier que repose l’échange, sur des délais particulièrement courts, des réalités opérationnelles de deux pays. On lui devrait, notamment, des photos satellites américaines lors des récentes opérations au Sahel. Sans plus de détails, on indique que le flot d’informations passant par cet officier de liaison a significativement augmenté.