Texte et photos par le Lieutenant-Colonel  (R) Pascal Podlaziewiez – Chaque année, le 30 avril, les légionnaires en  France comme sur les théâtres d’opération fêtent « CAMERONE ».

Véritable fait d’armes, cette bataille a donné ses lettres de noblesse à la légion étrangère.

Le 30 avril 1863, au Mexique, à Palo Verde, la 3eme compagnie aux ordres du capitaine Danjou, forte de soixante-deux hommes, après avoir parcouru 20 kilomètres, se fait prendre à partie par l’ennemi. Après les premiers combats où les légionnaires causent de grosses pertes à l’ennemi, ils se déplacent et arrivés à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, ils décident de s’y retrancher, pour fixer l’ennemi, En face de ces légionnaires ce sont 800 cavaliers et 1200 fantassins qui livrent bataille. A midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine.

En fin de journée les Mexicains donnent l’assaut final contre une poignée de légionnaires qui refusent de se rendre. « Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes.

« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! », répond l’officier.

Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.

Un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :

« Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée, sa masse les écrasa.

La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats Français le 30 avril 1863.

A leur mémoire, la patrie éleva ce monument » 

Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes.

 

Cette année l’article 7 du code du légionnaire est mis à l’honneur :

Au combat tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n’abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes.