6 mai 2013 – L’analyse du…
Général (2S) Alain Faupin
Article paru le 4 avril 2013 dans le quotidien francophone marocain Le Matin et reproduit ci-dessous avec l’autorisation de leurs auteurs
Entre terrorisme et développement
Pour qu’il y ait développement il faut de la stabilité
Nul n’a jamais su prévoir le devenir des territoires privés d’un magistère politique et des ressources économiques et humaines nécessaires pour le légitimer. Les terres marginales, celles qui se trouvent aux confins du monde développé et soumises aux aléas climatiques extrêmes sont celles qui causent, ont toujours causé et causeront toujours les plus grands désordres dans l’humanité.
La gestation, la manifestation et le règlement des conflits révèlent l’état réel des parties en cause. C’est par rapport à eux que s’établissent de nouvelles politiques, de nouvelles normes, voire une nouvelle façon de penser, quel qu’en soit le dénouement.
Pour un dirigeant politique, ce qui devrait compter avant tout, c’est le bien-être des populations qui l’ont porté ou maintenu au pouvoir. Si le peuple vit mal, c’est au développement de ses conditions d’existence que l’homme d’État doit s’attacher envers et contre tout. Mais, pour qu’il y ait développement, il faut de la stabilité pour l’instaurer et le rendre durable. La sécurité est donc ce que doit rechercher avant tout un responsable politique confronté à une obligation de développement. La sécurité par les armes n’est pas durable ; la sécurité par une paix internationalement garantie l’est.
L’environnement géostratégique
Ce qui précède pourrait être la conclusion générale d’un chapitre sur le développement. Mais, appliqué au cas des Provinces du Sud du Maroc, c’est une introduction, car ces quelques phrases définissent le cadre à la fois très contraint et très vaste de la situation actuelle.
Faut-il revenir à l’histoire de ces territoires, à leur légitimité contestée par une partie, fondée pour l’autre ? Ce n’est pas ici le sujet car le Maroc, une fois pour toutes, après de nombreuses ouvertures, a décidé de s’en remettre au jugement des populations locales, par référendum – le plus démocratique et le moins contestable des procédés – sous contrôle international : celui de l’ONU.