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C’est une vague sans précédent d’indignation et de gronde dans les rangs des armées depuis quasiment deux semaines. Les militaires ayant déjà le sentiment de se serrer la ceinture plus que les autres, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase lorsque Xavier Bertrand – réserviste citoyen dans l’armée de l’air – a lâché cette petite phrase sur I Télé et Europe 1, dimanche 11 mai : « Pour compenser les économies qui ne seront pas au rendez-vous, le président de la République et le gouvernement sont en train de préparer de nouvelles mesures qui sont pour l’instant secrètes. Ces mesures concernent des coupes budgétaires importantes sur le budget de la Défense nationale. Ce qui est en train de se préparer aujourd’hui, c’est la remise en cause de notre principe de sécurité nationale ». Précisant même qu’il s’agirait de faire « 1,5 à 2 milliards d’euros par an pendant 3 à 4 ans ».
Réagissant aussitôt à cette déclaration, le ministère de la Défense a indiqué ne pas avoir été « informé de la suppression de crédits budgétaires depuis le vote de la loi de programmation militaire 2014-2019 en décembre dernier ». S’en s’est suivi un vent d’excitation dans les milieux de la Défense, les chefs d’état-major ainsi que le ministre de la Défense faisant planer le risque d’une démission collective si de nouvelles coupes budgétaires étaient appliquées, ce qui serait pour le moins inédit. Il a fallu attendre aujourd’hui pour que l’Elysée indique que le président de la République François Hollande tranchera dans les prochaines semaines. Un peu plus tard, le premier ministre Manuel Valls a rassuré en précisant que le budget des armées sera « totalement préservé ». En attendant, les discussions seront bien sûr intenses pour que d’un côté le ministère de la Défense sauve ce qui peut encore l’être et de l’autre côté Bercy défende sa nécessité comptable de puiser de nouvelles économies dans le budget militaire. Alea jacta est…