Par le général de corps aérien (2S) Jean-Marc Laurent,Responsable exécutif de la chaire “Défense & Aérospatial”, Sciences Po Bordeaux // « A new operational domain » (« un nouveau domaine opérationnel »), telle est la déclaration faite par l’OTAN, en 2019, pour traduire la mutation sécuritaire du domaine spatial qui s’opère depuis le tournant du siècle.
Une autre hypothèse, et c’est certainement la plus probable, est que le mot « opérationnel » revête ici une signification spécifique. De fait, dans le contexte de tension spatiale de ces dernières années, on ne peut pas écarter l’idée que ce terme soit devenu un « buzz word » d’opportunité plus politique que fonctionnelle.
Mais, alors, quel est le sens donné à ce mot « opérationnel » appliqué à l’espace ? En outre, avons-nous la certitude que cette interprétation soit partagée et qu’elle soit représentative des volontés et des ambitions des Etats qui en font usage ? Ces questions, qui ont incontestablement leur place dans un magazine nommé « Opérationnels », méritent qu’on y réfléchisse, car leurs réponses ne sont pas sans implications politico-militaires pour les puissances spatiales, en général, et celles du camp occidental, en particulier.